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Le bus électrique TOSA va transporter ses premiers passagers

Le TOSA n'a pas besoin de lignes électriques aériennes pour rouler, des bornes de chargement aux arrêts lui suffisent. KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD sda-ats

(Keystone-ATS) Le bus électrique TOSA, développé à Genève, va embarquer ses premiers passagers dimanche sur la ligne 23 des Transports publics genevois (TPG). Fruit d’une innovation technologique, le véhicule suscite l’intérêt ailleurs en Suisse, mais aussi à l’étranger.

Le bus TOSA a la particularité de se recharger aux arrêts en s’arrimant à des bornes surélevées. Silencieux, il dispose d’une large autonomie et d’une grande capacité. Il permet de se passer des lignes de contact aériennes, qui, à certains endroits à Genève, forment un dense enchevêtrement inesthétique.

“Il s’agit d’une magnifique réalisation”, s’est félicité mardi le conseiller d’Etat genevois Pierre Maudet, lors de la cérémonie d’inauguration du TOSA. Des partenaires privés comme ABB Sécheron, à Genève, et le fabricant de bus Hess, dans le canton de Soleure, ont été associés à l’aventure.

Dès dimanche, deux bus TOSA circuleront sur la ligne 23 des TPG, qui relie le parking fret de l’aéroport de Genève aux tours de Carouge. La flotte de véhicules sera progressivement augmentée ces prochaines semaines pour atteindre le nombre de douze au printemps, ont fait savoir les TPG.

Soutien fédéral

“C’est une technologie hors du commun et c’est un jour historique pour le transport public”, s’est exclamé le conseiller d’Etat genevois Luc Barthassat. Le magistrat a souligné le soutien de la Confédération à ce projet et a espéré que ce nouveau concept de bus fera tache d’huile.

Nantes a été la première municipalité à être convaincue par le TOSA. La ville française a commandé une vingtaine d’exemplaires du bus dans sa version longue à deux articulations. Selon M. Barthassat, le TOSA a déjà été présenté aux autorités de Moscou, il suscite des discussions à Berlin, et Londres s’y intéresserait.

Ombre au tableau

Les représentants des employés d’ABB Sécheron et les syndicalistes d’Unia étaient les seuls, mardi, à ne pas arborer une mine réjouie lors de la cérémonie d’inauguration du TOSA. Ils avaient déployé une banderole rappelant la menace qui pèse sur une centaine d’entre eux, car leur travail pourrait être délocalisé en Pologne.

L’éventuelle délocalisation porte uniquement sur la production de transformateurs de traction pour les locomotives, a rappelé à l’ats le directeur d’ABB Sécheron Thierry Lassus. La “charge flash”, une technique mise au point pour le bus TOSA, n’est pas concernée par un déménagement à Lodz.

Le développement du marché du TOSA pourrait représenter une opportunité pour les salariés qui risquent de perdre leur emploi. L’idée d’une reconversion n’est pas rejetée par ABB Sécheron. Luc Barthassat a confié, pour sa part, son espoir de reprendre demain tout le monde dans le bus en ne laissant personne à quai.

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