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Le canton de Zurich retrouve un exécutif bourgeois

Keystone

Ce dimanche, l'UDC a réussi à récupérer son 2e siège, pris par le PDC en 2005. Le Conseil d'Etat se compose désormais de 2 UDC, 2 radicaux, 2 socialistes et un PDC.

Au Parlement cantonal, les socialistes enregistrent un recul massif de 17 sièges au profit des Verts libéraux, des Verts et des Alternatifs.

Cette victoire à l’exécutif cantonal s’est faite aux dépens des Verts libéraux, qui n’ont pas pu défendre le siège abandonné par Verena Diener, ministre de la Santé.

Leur candidat Martin Bäumle a, certes, obtenu la majorité absolue, mais est resté loin derrière les 7 élus. Les écologistes disparaissent ainsi du Conseil d’Etat zurichois, où ils étaient représentés depuis 1995.

Chez les radicaux (PRD, droite), la sortante Ursula Gut, entrée il y a moins d’un an au gouvernement, arrive loin en tête avec 151’730 voix, selon les résultats définitifs provisoires. Le nouvel élu Thomas Heiniger, qui succède à Ruedi Jeker, se place troisième (133’768 voix), derrière le ministre démocrate-chrétien (PDC) Hans Hollenstein (136’977 voix).

Il devance largement les 2 ministres socialistes Markus Notter (128’384 voix) et Regine Aeppli (121’671 voix), de même que les 2 candidats démocrates du centre (UDC, droite dure), le nouvel élu Markus Kägi (112’995 voix) et la sortante Rita Fuhrer (112’607).

Le Vert Martin Graf (97’542 voix) et le Vert libéral Martin Bäumle (90’851) ont certes obtenu la majorité absolue, mais ils arrivent loin derrière les 7 élus.

Bouleversements au Parlement

Le PS zurichois a essuyé une défaite cinglante ce dimanche au Parlement. Il a perdu 7% de voix et 17 sièges. Ces pertes ont vraisemblablement profité aux écologistes, qui cumulent ainsi 29 sièges.

Les Verts libéraux, qui se présentaient pour la première fois, font leur entrée au Grand Conseil avec 10 mandats. Les Verts ont gagné 5 sièges (19 au total).

Conséquence du nouveau mode d’élection, l’UDC recule, elle, de 5 sièges, tout en maintenant sa force électorale. Elle reste le plus grand parti avec 56 sièges. Le PRD stoppe son érosion et conserve ses 29 sièges.

Le PDC et le Parti évangélique (PEV) gagnent chacun un mandat (13, respectivement 10 au total). L’Union démocratique fédérale (UDF) peut envoyer 4 représentants de plus (5), et les Alternatifs font leur entrée au Parlement cantonal avec 2 députés. Quant aux Démocrates suisses, ils perdent leur unique siège.

Réactions à droite…

Le mariage de raison entre le PRD et l’UDC, qui s’entre-déchiraient encore aux dernières élections de 2003, semble donc avoir fonctionné. Qui plus est, cette alliance ne s’est pas faite au détriment des radicaux, bien au contraire.

Fulvio Pelli, président du Parti radical suisse, voit dans ces résultats le reflet de la tendance qui se manifeste au niveau fédéral, qui a permis à son parti, avec son profil particulier, de marquer des points, surtout au gouvernement. Par contre l’élection du parlement montre que la confiance de l’électorat n’est pas suffisante.

Le résultat est conforme aux attentes d’Ueli Maurer, président de l’UDC. Il juge par contre plus surprenant l’ampleur des pertes subies par les socialistes au parlement. L’UDC a pour sa part atteint son objectif minimal au législatif, selon Ueli Maurer. Et de mettre en garde contre toute conclusion hâtive dans la perspective des élections fédérale d’octobre.

Par ailleurs, Christophe Darbellay, président du PDC, voit à Zurich se confirmer la justesse de la stratégie adoptée par son parti. «Des résultats explosifs, a-t-il indiqué, et atteints sans le soutien des radicaux ni de l’UDC.»

…et à gauche

Du côté du Parti socialiste, le président Hans-Jürg Fehr déplore la déconfiture de dimanche mais, là encore, estime que cela n’augure pas des résultats d’octobre. Il est par contre ravi que le PS ait réussi à sauver ses deux sièges gouvernementaux. «Le fait que l’UDC et le PRD aient perdu la majorité au Parlement nous offre de nouvelles possibilités d’alliances», a déclaré Hans-Jürg Fehr.

Ruth Genner, présidente des Verts suisses, estime que son parti a plus que jamais le vent en poupe et que les résultats à Zurich confirment la tendance manifestée dans tous les scrutins cantonaux des dernières années. «Le vert est devenu la couleur qui gagne», a-t-elle déclaré dimanche. Ce dont ont profité les Verts libéraux…

swissinfo et les agences

La Suisse est composée de 20 cantons et de 6 demi-cantons, comparables aux Länder en Allemagne ou aux Etats des Etats-Unis.

Ensemble, ces 26 États souverains, qui possèdent chacun leur gouvernement et leur parlement, forment la Confédération helvétique.

Depuis la création de l’État fédéral en 1848, les compétences des cantons ont été réduites mais ils disposent encore d’une large autonomie, surtout en matière de fiscalité et d’éducation.

Le système utilisé lors de l’élection du parlement cantonal zurichois du 15 avril prévoit une répartition doublement proportionnelle des 180 sièges. Il a réservé quelques surprises lors de son inauguration, en février 2006, lors des élections municipales de Zurich.

Les mandats parlementaires sont répartis en deux temps. D’abord, les suffrages de tous les arrondissements sont réunis et les sièges distribués en fonction des résultats des partis. Ce n’est qu’ensuite que les sièges sont répartis dans les circonscriptions.

Ce nouveau système met fin à la pénalisation des petits partis et devrait mieux refléter la volonté populaire. En février 2006, aux élections de la Ville de Zurich, il s’est traduit par des pertes importantes pour les grands partis tels que le PS et l’UDC au profit des petites formations.

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