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Le cap symbolique de 1,20 franc pour un euro se rapproche

Le franc est sur le point de franchir le seuil de 1,20 franc pour un euro pour la première fois depuis janvier 2015 (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Le franc a continué de s’affaiblir mercredi, l’euro se rapprochant de la barre symbolique de 1,20 franc. Ce niveau n’a plus été atteint depuis l’abandon, par la Banque nationale suisse (BNS), du taux plancher de 1,20 franc le 15 janvier 2015.

L’euro se négociait vers 16h00 à 1,1972 franc, après une ouverture à 1,1973 et un plus haut du jour à 1,1987 franc. Depuis début 2017, le recul du franc face à l’euro atteint plus de 11%.

Malgré les sanctions américaines envers la Russie, les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis ou encore les frappes en Syrie, le franc n’a pas joué ces derniers jours son traditionnel rôle de valeur-refuge.

Plus une valeur-refuge

Pour certains analystes, le franc a perdu sa fonction de valeur-refuge dans la région avec la fin de la crise de l’euro. Plus largement, Mirabaud a aussi expliqué que le yen avait pris la place de valeur-refuge.

Pour d’autres, les oligarques russes, ayant besoin de davantage de liquidités suite aux sanctions américaines, réduisent leurs positions en francs et retirent leurs capitaux de Suisse. La faiblesse relative de l’économie helvétique, comparativement à la période où le taux plancher était encore en vigueur, est aussi mentionnée.

Par ailleurs, les taux négatifs stables à -0,75% en Suisse rendent également les investissements en francs de moins en moins attractifs, face à des taux qui remontent progressivement dans d’autres zones monétaires.

Niveau toujours élevé

La banque privée genevoise Mirabaud Securities a aussi mis en avant les interventions de la BNS sur le marché des changes, où l’institut d’émission achète principalement des euros pour affaiblir le franc.

Ces achats, lancés il y a plus de trois ans dans la foulée de l’abandon du taux plancher, ont eu pour conséquence que les investisseurs se sont “‘cassés les dents’ en essayant de parier contre la devise helvétique et son appréciation face à l’euro”.

En 2016 et 2017, la BNS avait racheté l’équivalent de respectivement 67,1 et 48,2 milliards de francs de devises pour défendre la monnaie nationale. L’institut d’émission continue de clamer que le franc “s’est maintenu dans l’ensemble à un niveau élevé”.

Mi-mars, la BNS avait indiqué qu’elle allait continuer à intervenir “au besoin” sur le marché des changes, “en tenant compte de la situation pour l’ensemble des monnaies”.

Cap passé durant l’été

Pour mémoire, alors que l’euro valait 1,20 franc le 15 janvier 2015 avant l’annonce de la BNS, il avait chuté le même jour en dessous de la parité, pour atteindre son plus bas niveau historique à 96,52 centimes. La devise helvétique s’était ensuite un peu relâchée pour remonter légèrement au-dessus de la parité.

Pour ces prochains temps, si la paire de devises parvenait à passer le cap des 1,20 franc pour un euro, la monnaie suisse pourrait se relâcher davantage jusqu’à 1,23 franc pour un euro, voire 1,25 franc, selon Mirabaud Securities.

Swissquote a pour sa part estimé que le franc devrait passer la barre des 1,20 franc pour un euro durant l’été. “Ce niveau reste cependant une résistance importante et ne sera pas facile à casser, cela risque donc de prendre du temps avant de voir l’euro/franc décoller en direction des 1,30”, a ajouté le courtier en ligne vaudois.

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