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Le charme discret du cinéma suisse

Une scène du film "Jonas et lila, à demain" d' Alain Tanner, en compétition au Brésil. Keystone

Une demi-douzaine de films et coproductions suisses figurent au programme de la Mostra International de Cinéma de São Paulo (Brésil), qui se déroule jusqu´au 2 novembre. A l´affiche: des films d´Alain Tanner, de Richard Dindo et de Clemens Klopfenstein.

Pas facile pour les metteurs en scène helvétiques de se trouver une place au soleil lors de ce festival exotique, où plus de 200 longs métrages sont à l’affiche (205 exactement, avec la participation de 45 pays).

Alain Tanner n’a pu faire le déplacement au Brésil, mais il a toutefois réussi un coup double: «Jonas qui aura 25 ans en l’An 2000» et «Jonas et Lila, à demain» sont en course dans la catégorie Perspective Internationale. Le premier a été tourné en 1976 dans la foulée soixante-huitarde, le second est tout récent. Entre-temps, Jonas a bien grandi, mais le dépositaire des espoirs de la révolution utopique traverse à son tour une crise de valeurs.

Clemens Klopfenstein présente quant à lui une coproduction italo-suisse en langue allemande, «WerAngstWolf?» (en français «Qui peur loup?»), film surréaliste sur la culture théâtrale. Des acteurs doivent se retrouver à Rome pour monter une pièce à l’Institut Goethe. Comme ils n’arrêtent pas de se perdre en chemin, on les voit déclamer en route des textes de Tchékov, Dostoïevsky ou Shakespeare.

Adepte du style expérimental, Klopfenstein admet lui-même qu’il s’agit d’un film «bizarre». Aussi, avant la projection, on demande au public brésilien de ne pas se laisser troubler par les répétitions verbeuses et de se concentrer plutôt sur le jeu des acteurs. Parmi eux, Tina Engel et Bruno Ganz.

Ce dernier, primé pour sa performance dans «L’éternité et un jour» (Angelopoulos), est également à l’affiche dans «Pane et Tulipani» (Pain et tulipes), autre coproduction italo-suisse signée Silvio Soldini. Coïncidence: il s’agit d’une autre histoire de voyage.

Richard Dindo, quant à lui, évoque le retour de Jean Genet sur les lieux du massacre de Chatila, dans les territoires occupés par Israël, en 1982. «Genet à Chatila» a été réalisé à partir de «Un captif amoureux», dernière oeuvre littéraire du dramaturge et poète français. «Un film de lecture, comme toujours», explique Dindo. «Chatila, c’est le rêve de la patrie perdue. Mon cinéma est une nostalgie de la révolution perdue».

Ce film fait également partie de la Mostra du cinéma suisse qui va se dérouler le mois prochain à São Paulo (du 14 au 24 novembre). D’ici là, Dindo sera déjà de retour au pays pour le tournage de son 22e film, «Enquête et mort à Winterthur», une intrigue politico-policière.

Thierry Ogier, São Paulo

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