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Le CICR se retire de Bagdad et de Bassorah

Il n'y aura plus d'activité au siège central du CICR de Bagdad. Keystone

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) va fermer provisoirement sa centrale de Bagdad et son bureau de Bassorah, au sud de l'Irak.

L’organisation reste toutefois dans le nord du pays.

Ce retrait de la capitale et du sud du pays est la conséquence de l’attentat qui a visé l’organisation à Bagdad le 27 octobre, explique le président du CICR Jakob Kellenberger dans une interview accordée au quotidien zurichois Tages Anzeiger.

«Pour notre personnel, dont une partie est active depuis longtemps dans ce pays, cette attaque a été un vrai choc. Il est pénible de réaliser que l’organisation est devenue une cible pour un groupe de gens», souligne le patron du CICR.

Un nouveau mode opératoire

Un porte-parole du CICR à Genève s’est refusé à donner des précisions sur le nombre d’expatriés qui pourraient rester en Irak, en invoquant des raisons de sécurité.

Il faut maintenant réfléchir sur la question de savoir comment le CICR peut poursuivre sa mission tout en protégeant ses collaborateurs.

«Ces prochaines semaines, précise Jakob Kellenberger au «Tagi», nous devrons définir un nouveau mode opératoire, un nouveau type d’engagement et une nouvelle manière d’agir».

Il est vrai que depuis l’attaque, qui a fait douze morts, dont deux parmi le personnel du CICR, l’organisation a décidé de se passer de protection militaire.

«Une telle protection n’est pas compatible avec une action humanitaire indépendante», ajoute Jakob Kellenberger.

Se distancier des opérations militaires

«Le CICR doit absolument être considéré comme une organisation humanitaire indépendante», souligne le nouveau président du CICR.

Et d’ajouter: «Notre activité future se concentrera sur les visites aux prisonniers, le rétablissement de contacts entre les familles et l’aide d’urgence dans les domaines de l’eau et des médicaments».

Pour mémoire, deux jours après l’attaque de Bagdad, le CICR avait décidé de «réduire son personnel international» sur place.

Il avait ensuite réuni à Amman son personnel expatrié en poste en Irak et des responsables du siège à Genève pour «discuter d’un nouveau mécanisme de travail» en Irak.

L’ONU, cible en août et en septembre de deux attentats sanglants, dont le premier avait coûté la vie à son chef en Irak, Sergio Vieira de Mello, avait également annoncé fin octobre le retrait provisoire de Bagdad de la trentaine de ses employés expatriés encore présents.

swissinfo et les agences

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