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Le Conseil fédéral ne trouve rien à redire aux salaires des cadres

Les salaires des cadres de huit entreprises liées à la Confédération ne sont pas excessifs, mais simplement conformes aux pratiques du marché. En présentant mardi le rapport commandé suite aux «affaires» de La Poste, des CFF et de Swisscom, le Conseil fédéral a tenté de dépassionner le débat.

600 000 francs pour Benedikt Weibel aux CFF, 700 000 pour Ulrich Gygi à La Poste, 1 million 200 000 pour Jens Alder à Swisscom: la révélation de ces salaires – composés ici d’un fixe et d’une prime maximum – avait secoué l’opinion au point de susciter plusieurs interventions parlementaires.

Le Conseil fédéral avait alors commandé un rapport sur la situation salariale dans ses anciennes régies, ainsi que dans quelques autres entreprises directement liées à la Confédération comme SRG-SSR Idée Suisse, la SUVA ou la Banque Nationale.

Mardi, le ministre des Finances Kaspar Villiger en a présenté les résultats. Selon le document, ces salaires n’ont rien d’excessif au vu de ce qui se pratique dans l’économie purement privée. Pour les CFF et La Poste, ils se situeraient même «dans la marge inférieure».

Il n’en reste pas moins qu’un directeur d’une ancienne régie fédérale est nettement mieux payé qu’un secrétaire d’Etat ou un Commandant de corps, qui peut espérer au mieux un salaire annuel de 311 472 francs. Et nul n’ignore non plus que même le patron des CFF peut gagner davantage qu’un conseiller fédéral.

Malgré cela, le gouvernement renonce à légiférer en la matière. Tout au plus Kaspar Villiger relève-t-il que les organes responsables des salaires dans ces entreprises «n’ont pas toujours perçu les enjeux politiques du problème, en procédant parfois à des augmentations précipitées ou en faisant dans certains cas preuve d’une certaine générosité lors de l’octroi de bonus ou de prestations de prévoyance professionnelle».

Le Conseil fédéral gardera malgré tout un œil sur les pratiques en vigueur dans ses anciennes régies, en édictant des principes sur la rémunération des administrateurs et la fixation des salaires.

Une surveillance à distance qui sera toutefois totalement épargnée à Swisscom, du fait de sa cotation en Bourse. L’Etat en effet ne peut pas s’immiscer dans sa gestion au risque de voir reculer le cours des actions, a expliqué Kaspar Villiger.

swissinfo avec les agences

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