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Le Credit Suisse accède au marché japonais de l’assurance

Le siège du Credit Suisse à Zurich. Keystone

Deux ans après que sa banque d´affaires a été mêlée à un scandale de dissimulation de dettes d´entreprises japonaises au bord de la faillite, le Credit Suisse accède, aujourd'hui, à un marché japonais de l´assurance en pleine libéralisation.

Le groupe financier suisse a baptisé Credit Suisse Life, la compagnie d’assurance vie japonaise Nicos Life que sa filiale Winterthur a rachetée. Credit Suisse Life va proposer aux Japonais dans la trentaine et la quarantaine des produits d’assurance et de gestion de leur épargne personnalisés.

Avec un volume total de primes encaissées de plus de 450 milliards de dollars l’an dernier, le Japon est le deuxième plus grand marché de l’assurance au monde après les Etats-Unis.

Dans l’assurance vie, le Japon représente la plus grosse part du marché mondial avec 30 pour cent du total. Dans l’assurance non-vie, sa part n’est pas négligeable non plus, puisqu’elle représente 10 pour cent de toutes les primes encaissées d’un bout à l’autre de la planète.

De quoi retenir l’attention du groupe Credit Suisse depuis que l’assureur Winterthur est tombé dans son escarcelle. Et qu’il entend assurer en Europe, en Amérique du Nord et en Asie la convergence de ses activités de banque et d’assurance.

«Au Japon, la clientèle que nous recherchons le plus sont les jeunes et les quadragénaires en mettant l’accent sur les femmes. Elles deviennent indépendantes, tant sur le plan social que financier, et les assureurs répondent rarement à leurs besoins particuliers», déclare René Muller, responsable de Credit Suisse Life à Tokyo.

Les Japonais commencent à comprendre que leur Etat, dont la dette (130 pour cent du PIB) est la plus élevée de tous les pays du G7, ne pourra plus assurer seul leurs vieux jours. Qu’il leur faudra compléter ce qu’il leur versera par une gestion plus active de leur épargne.

La libéralisation du marché de l’assurance vie, trop longtemps protégé, doit inciter des groupes étrangers comme le Credit Suisse à proposer aux Japonais des produits plus attractifs que ceux offerts par leurs rivaux locaux.

Le groupe financier suisse s’intéresse d’autant plus au marché de l’assurance au Japon que sa population vieillit plus vite que celle des autres grands pays industrialisés.

Qui plus est, les Japonais sont les plus grands épargnants du globe. La masse totale de leurs économies représente 14 000 milliards de dollars. En outre, les soins aux personnes âgées sont appelés à augmenter. Autant de bonnes raisons et d’opportunités pour le groupe financier suisse de diversifier ses activités dans la deuxième économie du monde.

Georges Baumgartner, Tokyo

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