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Le Credit Suisse First Boston attaqué de toutes parts

Le siège du CSFB à New York. Keystone

Après le Japon, l'Inde et la Corée, c'est au tour de la Nouvelle-Zélande d'attaquer le Credit Suisse First Boston (CSFB). Elle accuse la banque d'investissement du groupe financier helvétique d'avoir violé la législation sur les acquisitions d'entreprises. Et ce n'est pas fini: le CSFB est aussi sur la sellette aux Etats-Unis.

Depuis décembre, Credit Suisse First Boston est au centre d’une série d’enquêtes menées par différents organismes américains de réglementation. Les instances américaines soupçonnent en effet la banque d’investissement d’avoir illégalement privilégié certains clients lors d’offres publiques d’achat. Et cela, en échange de commissions anormalement élevées.

Le procureur fédéral de New York a constitué un «grand jury», l’équivalent d’une chambre d’accusation dans le système judiciaire américain. Le mois dernier, ce grand jury a entendu le témoignage de plusieurs responsables d’un «hedge fund», un fonds d’investissement spéculatif.

Pour sa part, l’organisme professionnel du secteur boursier, la National Association of Securities Dealers, enquête sur le rôle de six employés du Credit Suisse First Boston dans l’affaire et pourrait prendre des sanctions disciplinaires à leur encontre.

Dans la foulée, les créanciers d’un site Internet spécialisé dans les investissements immobiliers ont déposé une plainte en justice contre le CSFB, l’accusant d’avoir obtenu des «pots-de-vin» de certains clients intéressés par des offres publiques d’achat.

Credit Suisse First Boston n’est d’ailleurs pas la seule firme a être inquiétée. Plusieurs établissements concurrents sont, eux-aussi, visés par les enquêtes en cours, notamment Merrill Lynch et Morgan Stanley. Mais pour le moment, seuls, le CSFB et Goldman Sachs ont reconnu être en discussion avec les autorités américaines.

Un mur de silence entoure d’ailleurs cette affaire. Depuis le début, Credit Suisse First Boston refuse de faire des commentaires aux médias et s’en tient à un communiqué laconique publié il y a plus de six mois.

Dans ce communiqué, la filiale américaine de Credit Suisse Group affirme que la façon dont elle attribue des titres est «comparable aux méthodes employées par d’autres sociétés du secteur».

Contactée mercredi, Victoria Harmon, une vice-présidente de la firme, a opposé un refus très ferme aux demandes d’éclaircissement de swissinfo.

De leur côté, les enquêteurs américains se montrent aussi discrets que Credit Suisse First Boston. Le bureau du procureur de New York s’abstient de parler à la presse. Interrogé par swissinfo, John Heine, un porte-parole de la Commission boursière (Securities and Exchange Commission), déclare qu’il «ne peut ni confirmer, ni démentir quoi que ce soit sur le sujet».

Marie-Christine Bonzom

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