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Le développement durable fait étape à Adelboden

L'agriculture, comme ici à Davos, contribue à la vie des habitants de montagne, mais n'y suffit pas. Schweiz Tourismus

Du Sommet de Rome à Johannesburg, le développement agricole et durable passe par la Suisse. Arrêt sur montagne dans l'Oberland bernois.

Dans le calendrier de l’Année internationale de la montagne, la Conférence qui se tient à Adelboden du 16 au 20 juin représente un événement majeur à la fois pour la Suisse et pour l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Pour la Suisse d’abord, car Berne veut jouer le profil haut tout au long de cette Année internationale de la montagne dont elle peut revendiquer la paternité, même si c’est le Khirgistan qui en assume le parrainage à l’ONU.

Joseph Deiss, ministre des Affaires étrangères, considère même cette Année de la montagne comme un succès de la politique extérieure de la Suisse: «sur ce thème, disait-il le jour de son inauguration, nous sommes pratiquement devenus un passage obligé… Nos spécialistes sont recherchés dans le monde entier.»

Concret et pratique

Adelboden constitue un rendez-vous important également pour la FAO, co-organisatrice de la Conférence, qui devrait profiter de l’occasion pour redorer un blason qui, cette semaine, est ressorti passablement écorné du Sommet de Rome sur l’alimentation.

Dans la station des Préalpes bernoises, les discours généralistes laisseront place en effet à des discussions concrètes entre gens directement concernés, qu’ils soient ministres ou paysans. Avec une question-clef: comment protéger durablement l’environnement des régions de montagne et le développement des populations qui y vivent?

Josef Guntern, membre du bureau de consultants délégués à l’organisation de la Conférence d’Adelboden, souhaite en tout cas que les 200 participants venus d’une cinquantaine de pays et de tous les continents, «rentrent chez eux avec quelque chose de concret, avec des idées qu’ils pourront mettre en pratique».

Montagnards du Nord et du Sud

Les montagnards d’ici et d’ailleurs ont bien des choses à se dire. Tous savent qu’en montagne il faut se battre. Pour survivre. Et pour développer sa région et donner envie aux jeunes générations d’y rester. Mais attention aux clichés: les points communs cachent d’énormes disparités!

«Dans les régions de montagne des pays industrialisés, nous explique un expert de la Coopération suisse, Lukas Frei, le secteur agricole tire profit des autres secteurs de l’économie, comme le tourisme ou les activités socioculturelles. Dans les pays en développement, c’est plutôt le contraire, l’agriculture soutient les autres secteurs de l’économie: toute la vie se concentre sur les activités paysannes qui ont d’abord une fonction de subsistance.»

Vivre, pas seulement survivre

A Adelboden, les congressistes auront toute une journée pour découvrir quelques-unes des facettes helvétiques de la vie en montagne. Mais en quoi la Suisse peut-elle donc servir sinon de modèle, du moins de référence aux Népalais, Péruviens ou autres Kenyans?

Sur deux choses au moins, nous répond Jacques Chavaz, sous-directeur de l’Office fédéral de l’agriculture: «D’abord, nous veillons beaucoup à la préservation des ressources naturelles, à l’entretien du paysage, au maintien de la biodiversité.» C’est le côté multifonctionnel de l’agriculture.

«L’autre dimension, bien ancrée chez nous, poursuit-il, c’est la complémentarité des activités dans les zones de montagne. L’agriculture seule ne peut pas assurer leur viabilité.» C’est la politique régionale qui doit prendre en compte toutes les dimensions de la vie des montagnards.

Au bout du compte, les 200 participants devraient en principe conclure jeudi leur conférence sur une «Déclaration d’Adelboden» à l’intention du Sommet de Johannesburg sur le développement durable de fin août prochain.

Avec quel message? «D’abord et avant tout, anticipe Josef Guntern, que nous voulons que les gens, dans les régions de montagne, puissent vraiment vivre, et pas seulement survivre.»

swissinfo/Bernard Weissbrodt

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