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Le développement durable attire les firmes suisses

Les multinationales suisses actives en Extrême-Orient ne peuvent plus ignorer l'influence des fonds d'investissements spécialisés dans le développement durable.

Pour rester dans le coup, elles participent à une conférence internationale à Tokyo.

Cette conférence, la première du genre, est organisée par ASrIA, une organisation à but non lucratif créée par Tessa Tennant.

Elle regroupe des banques d’investissement, des compagnies d’assurance, des conseillers financiers, des centres de recherche universitaires et des ONG d’Amérique du Nord, d’Europe et du Japon.

«Nous devons tenir compte de l’influence d’ASrIA. Elle gère 1000 milliards de dollars de fonds investis dans des entreprises socialement responsables et soucieuses du développement durable», déclare un responsable de Nestlé à Tokyo.

Novartis, Roche, UBS…

D’autres représentants de multinationales suisses actives en Extrême-Orient suivent ces travaux avec la plus grande attention. Novartis, Roche ou UBS dépendent, aujourd’hui, de l’Asie pour 20% à 30% de leur chiffre d’affaires global.

«Ils ne peuvent pas ignorer la capacité de nuisance de ces énormes fonds d’investissement s’ils ne se montrent pas de bons citoyens des pays d’Asie où ils ont des unités de production ou de distribution», déclare Hiroaki Aoki, un professeur de l’université Hitotsubashi à Tokyo.

L’Asie commence à prendre conscience de la puissance de ces fonds d’investissement qui privilégient les entreprises fabriquant des produits bons pour la santé, la purification de l’eau et l’environnement en général.

Inversement, ils pénalisent celles qui sont présentes dans l’armement, le tabac, la pornographie et d’autres activités jugées socialement non responsables.

Des différences de valeurs

«Il y a des différences de valeur entre l’Asie et l’Europe. Les firmes japonaises sont à la pointe du progrès dans les technologies de l’environnement. Mais elles n’accordent pas la même attention aux communautés des pays où elles sont établies que les entreprises suisses par exemple», assure Colin Le Duc.

«Cette conférence de Tokyo doit contribuer à rapprocher les valeurs des uns et des autres», assure le directeur de recherches de SAM Group. Sis à Zurich, ce groupe d’investissement a investi 13 milliards de francs dans le développement durable.

«Environ 2300 milliards de dollars sont investis en Amérique du Nord dans le développement durable. Soit 12% de l’ensemble des fonds gérés par des professionnels. C’est considérable», observe un directeur de UBS Warburg à Tokyo.

Apres l’Europe, une organisation comme ASrIA veut rendre désormais les plus grandes entreprises d’Asie attentives à ses priorités.

«Les Asiatiques ne sont pas seulement préoccupés par la maximisation des bénéfices. Les femmes, surtout, y investissent une partie de leur épargne dans des entreprises socialement responsables», note Louisa Mitchell, une représentante de ASrIA.

Reste que les fonds investis jusqu’ici dans le développement durable en Asie restent modestes. Ils sont évalués à 1,5 milliard de dollars.

swissinfo/Georges Baumgartner à Tokyo

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