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Le destin de swissinfo discuté en commission

Le destin de swissinfo prend de plus en plus de place dans l'agenda des politiciens. swissinfo.ch

La Commission de politique extérieure du Sénat veut que la SSR remplisse correctement sa mission internationale, assumée actuellement par swissinfo.

Cette prise de position intervient alors que la SRG SSR idée suisse a annoncé son intention de réduire swissinfo à un département restreint en langue anglaise.

«L’avenir de swissinfo doit faire l’objet d’un débat approfondi au Conseil des Etats (chambre haute du Parlement).» C’est l’avis de sa commission de politique extérieure, qui a procédé jeudi à des auditions sur le démantèlement prévu de l’ex-Radio suisse internationale.

L’idée était de se faire une idée plus précise sur la restructuration planifiée. La commission souhaitait en particulier évaluer les conséquences des mesures prévues sur les Suisses de l’étranger et sur l’image de la Suisse à l’étranger.

Elle dit en effet accorder une grande importance à ce que la SSR remplisse correctement la mission internationale qui lui est confiée.

Pour ce faire, elle a donc entendu le président du conseil d’administration de la SSR, le président du comité de swissinfo/SRI et le président de l’Organisation des Suisses de l’étranger.

Un débat nécessaire

Aux yeux de ladite commission, la motion déposée par le radical tessinois Filippo Lombardi en faveur du maintien de l’offre de swissinfo, tout comme l’élimination des divergences concernant la nouvelle loi sur la radio et la télévision, devraient suffire à examiner plus avant le dossier durant la session parlementaire de cet automne.

En clair, elle juge nécessaire que l’avenir de swissinfo fasse l’objet d’un débat approfondi devant le Conseil des Etats, mais n’envisage pas de prendre d’autres mesures pour le moment.

Pour rappel, la commission de politique extérieure du Conseil national (Chambre basse) s’était déjà opposée au démantèlement de swissinfo. Sa majorité avait estimé que le mandat de service public de swissinfo doit rester une tâche prioritaire de la SSR.

La commission des télécommunications de la Chambre basse a pour sa part proposé que la Confédération recommence à assumer la moitié du budget du service dédié aux Suisses de l’étranger, tout comme au rayonnement de la Suisse dans le monde.

Gel exigé à Swiss TXT

S’agissant de mesures organisationnelles, le Parlement ne se prononcera en revanche pas sur la régionalisation de Swiss TXT de Bienne à Zurich, Genève et Lugano.

La commission du personnel de Swiss TXT a toutefois exigé hier de la SSR un gel du plan de régionalisation aussi longtemps que l’avenir de swissinfo ne sera pas défini clairement.

La même commission du personnel note que la SSR a elle-même lié les destins de swissinfo et de Swiss TXT. En clair, elle estime que mettre en route cette régionalisation sans attendre la décision politique concernant swissinfo n’a pas de sens.

Plus largement, la commission du personnel souhaite que la SSR réexamine l’ensemble des conséquences de la régionalisation de Swiss TXT.

En mars, la SSR avait annoncé vouloir réduire swissinfo/SRI à un site internet en anglais et régionaliser Swiss TXT, avec à la clé la suppression de 70 à 80 postes d’ici 2006.

Elle s’était justifiée en disant vouloir compenser ainsi la coupe (dès 2006) des 15 millions de francs de subventions fédérales à swissinfo dans le cadre du programme d’allègement budgétaire 2003.

swissinfo et les agences

La confédération a octroyé 17 millions de francs à swissinfo en 2004
Et 5 millions en 2005
Pour raison d’économies, elle a décidé de ne plus rien verser ensuite
26 postes de travail ont été supprimés à swissinfo en 2004
Et jusqu’à 80 nouveaux postes risquent de passer à la trappe suite la décision de la SSR en mars

– Les mesures annoncées par la SSR sont censées permettre d’économiser 16 millions de francs par année.

– Ne subsisteraient qu’une rédaction anglophone de sept personnes et un journaliste par langue nationale.

– Ce redimensionnement de swissinfo doit encore obtenir l’aval du Département fédéral de la communication (DETEC), de l’Office fédéral de la communication (OFCOM), et in fine du Conseil fédéral ou de Moritz Leuenberger.

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