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Le FMI pose son diagnostic sur l’économie suisse

L'industrie suisse a encore des améliorations à apporter, selon le FMI. Keystone

Le Fonds monétaire international (FMI) attribue une bonne note à l'économie helvétique.

Après avoir flirté avec la récession, elle retrouve le chemin de la croissance. Mais certaines restrictions sur son marché intérieur lui coûtent un demi-point de hausse du produit intérieur brut (PIB).

De manière générale, les observations du FMI correspondent à celles de l’administration fédérale, a déclaré lundi à Berne Richard Haas.

Le chef de la délégation du Fonds n’a toutefois pas caché sa surprise quant à certains manques en matière de statistiques économiques.

Dans leur rapport, les spécialistes du FMI ont ainsi appelé la Confédération à accroître les ressources allouées à cet effet afin «de renforcer les bases d’analyse pour mener une politique économique saine».

Durant les dix jours de son séjour en Suisse, la délégation s’est entretenue avec des représentants de l’administration fédérale, de la Banque nationale suisse (BNS), ainsi que de l’économie privée et de la société civile, a précisé Peter Siegenthaler, directeur de l’Administration fédérale des finances.

Dans le cadre de ses activités de surveillance, l’institution de Bretton Woods passe chaque année en revue la situation économique et financière des pays membres.

Obstacles

Si l’économie helvétique se trouve bien orientée au niveau international, les experts du FMI ont néanmoins critiqué l’évolution du marché intérieur.

Sa structure pèse sur la croissance économique de la Suisse, comparativement à ses voisins européens, a expliqué M.Haas.

Le manque de concurrence est en cause: il augmente les coûts, donc au final les prix. A tel point que la suppression de tels obstacles pourrait apporter chaque année 0,5% de progression en plus au produit intérieur brut (PIB), a estimé M. Haas.

Ce qui implique qu’à moyen terme, le «principal défi que la Suisse aura à relever sera de doper sa croissance». Cela nécessite une politique économique adéquate.

Le FMI salue d’ailleurs les dix-sept mesures allant dans ce sens qu’a présentées le Conseil fédéral dans son programme de législature.

Reprise en vue



Après avoir flirté à deux reprises avec la récession au cours des trois dernières années, l’économie suisse retrouve le chemin de la croissance.

Bénéficiant de conditions monétaires favorables et d’attentes optimistes quant à l’évolution conjoncturelle, les investissements semblent avoir repris.

Donc, selon toute vraisemblance, le FMI peut tabler sur une hausse du PIB de 1,75% pour l’année en cours. Toutefois, une telle croissance dépendra de la reprise économique dans les pays voisins ainsi que de l’évolution des taux de change.

La mission du FMI a aussi salué la politique expansionniste de la Banque nationale suisse, qui, en baissant rapidement les taux d’intérêts, a pavé la voie pour la croissance future.

Malgré un renchérissement très faible, le danger de déflation est quant à lui très faible. Comme d’ailleurs le risque d’inflation qui reste très modeste.

Coupes budgétaires



Bien que les finances publiques soient très tendues, les spécialistes du Fonds jugent la situation sous contrôle.

Mais, pour que cela reste le cas, des mesures additionnelles devront être prises.

De l’avis du FMI, le gouvernement doit effectuer des «coupes dans les dépenses prudemment ciblées», plutôt que d’augmenter les impôts. Ce qui pourrait «réduire l’attractivité de la Suisse», précise encore le rapport du FMI.

A moyen terme, la Suisse doit réduire son déficit structurel. Quant au frein à l’endettement, il constitue un outil important dans un pays avec une population vieillissante.

Le paquet fiscal, qui prévoit une baisse des dépenses de 2,8 milliards de francs et des revenus en hausse de 500 millions représente un pas dans la bonne direction, a encore ajouté M. Haas.

Mais des mesures supplémentaires pourraient s’avérer nécessaires. Le Fonds estime en effet le besoin de correction plus important que ce qu’envisagent les autorités fédérales.

Toutefois, les coupes budgétaires devraient épargner l’aide au développement accordée aux pays les plus pauvres. Le FMI a d’ailleurs pressé Berne de s’en tenir à son objectif: augmenter d’ici 2010 les ressources de ce secteur à 0,4% du PIB.

swissinfo et les agences

– Le Fonds monétaire international (FMI) attribue une bonne note à l’économie suisse.

– Après avoir flirté avec la récession, elle retrouve le chemin de la croissance.

– Reste que le manque de concurrence sur son marché intérieur lui coûtent 0,5% de hausse du PIB.

– Et que des moyens insuffisants sont attribués aux statistiques économiques

– Le FMI passe chaque année en revue la situation économique et financière des pays membres.

– La délégation est restée dix jours en Suisse, du 27 février au 8 mars.

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