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Le gouvernement accueille favorablement le rapport Bergier

Représenté par Kaspar Villiger et Ruth Dreifuss, le Conseil fédéral a salué «la qualité et l’ampleur du travail scientifique» accompli par la commission. Keystone

Le Conseil fédéral salue la parution de la synthèse des travaux de la commission Bergier. Il regrette les négligences commises aux dépens des victimes.

Mission accomplie. Après cinq ans de travail, et parfois de polémique, la Commission Indépendante d’Experts Suisse-Seconde Guerre Mondiale a publié vendredi à Berne son rapport final.

Un texte sans complaisance à l’égard des dirigeants de l’époque, auxquels il reproche d’avoir parfois failli à leurs responsabilités.

Le Conseil fédéral a salué «la qualité et l’ampleur du travail scientifique» accompli par la commission. Il reconnaît la responsabilité de la Suisse sur le dossier des réfugiés, en parlant «d’erreurs» et rappellent les excuses présentées à ce propos en 1985.

Le gouvernement revient également sur les négligences relevées dans le rapport, quant au processus de restitution matériel survenu après-guerre.

«Le Conseil fédéral tient à exprimer ses regrets à toutes celles et à tous ceux qui en ont subi les conséquences.»

Critiques de l’UDC

Accueil favorable également de la part des principaux partis politiques. A l’exception de l’Union démocratique du centre, qui rejette ce rapport final.

Selon l’UDC, la commission «n’a pas rempli sa tâche, à savoir l’élaboration d’un rapport scientifiquement fondé.»

Autre point de vue critique: celui de l’association «Groupe de travail histoire vécue», pour qui l’optique de la commission Bergier n’est ni objective, ni scientifique.

Quant à economiesuisse, l’ancien Vorort, il regrette que le rapport n’ait pas assez tenu compte de la situation dans laquelle se trouvait la Suisse à l’époque.

Alfred Donath satisfait

Réaction par contre parfaitement positive de la Fédération suisse des communautés israélites. «C’est un grand mérite pour la Suisse, souligne son président Alfred Donath, d’avoir eu le courage de se pencher sur ce passé, qui n’est pas le plus glorieux.»

Rappelons que la commission Bergier a été crée en décembre 1996, en pleine crise des fonds en déshérence, par décision unanime du parlement. Composé de neuf membres, dont quatre étrangers, elle a dirigé les travaux d’une quarantaine d’historiens.

En plus de la synthèse finale rendue publique ce vendredi, la commission a publié une série d’études historiques détaillées, sur des thèmes précis, allant des transactions d’or au problème des réfugiés, en passant par le transit ferroviaire et l’électricité. Au total : 10 000 pages environ, en 25 volumes.

Ce qui rend l’entreprise unique, c’est non seulement les moyens mis à disposition des historiens (22 millions de francs, au total) mais aussi, et surtout, le privilège d’accès aux archives, publique et privée, qui leur a été octroyé, durant cinq ans.

swissinfo/Pierre Gobet avec les agences

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