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Le Japon met sous pression les banques suisses

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Après l'UBS récemment, c'est au tour du Credit Suisse Financial Products (CSFP) de subir l'opprobre de leurs autorités japonaises de tutelle. Jeudi, il a été condamné pour obstruction. Mais les établissements étrangers comme la Deutsche Bank ou l'américain Lehman Brothers n'échappent pas à la règle.

Ce contenu a été publié le 08 mars 2001 - 16:04

CSFP a été sanctionné par un tribunal de Tokyo. Il écope d'une amende salée: 40 millions de yens (334 000 dollars). Basée à Londres, cette unité des produits dérivés du groupe financier suisse avait aidé, en 1999, des institutions financières japonaises au bord du gouffre à dissimuler des milliards de dollars de mauvaises créances.

Les banques suisses sont-elles persécutées par les autorités japonaises? Le Credit Suisse et l'UBS défraient, à intervalles réguliers, la chronique financière nippone.

Il y a quelques jours encore, l'UBS a été sanctionnée pour avoir fait perdre à des clients des rendements importants sur des obligations liées aux indices de la bourse de Tokyo.

Le Credit Suisse retient davantage l'attention car sa filiale britannique des produits dérivés Credit Suisse Financial Products (CSFP) avait été le premier grand établissement bancaire étranger à avoir été perquisitionné, en janvier 1999 à Tokyo, par l'Agence de supervision financière.

CSFP avait perdu sa licence pour avoir enfreint la réglementation japonaise sur la séparation des opérations bancaires et des opérations sur les marchés des valeurs. Il a en effet vendu des produits dérivés à des institutions financières au bord du gouffre pour leur permettre de masquer leurs mauvaises dettes.

Mais, les banques suisses ne sont pas les seules à subir l'opprobre de leurs autorités japonaises de tutelle. D'autres grands établissements étrangers - de la Deutsche Bank à la maison de titres américaine Lehman Brothers, sans mentionner BNP Paribas et West LB - ont été poursuivis par l'Agence de la supervision financière japonaise, rebaptisée, entre-temps, l'Agence des services financiers (FSA). Ils ont tous violé la réglementation japonaise.

C'est que le Japon est en train de rendre son système financier aussi transparent et moderne que ceux de Wall Street ou de Londres. Son Agence des services financiers est chargée de mener les réformes en cours. Elle ne peut donc plus fermer les yeux sur les libertés prises, pendant de nombreuses années, par les banques japonaises ou étrangères avec une réglementation nippone souvent obscure. Celle-ci est, aujourd'hui, plus claire et la FSA entend la faire respecter.

Si le Credit Suisse en paie le prix fort, c'est parce que de toutes les banques étrangères présentes au Japon, elle est celle qui a abusé le plus de la tolérance des autorités japonaises. Sans s'apercevoir que les règles du jeu avaient changé. Et qu'elles n'étaient plus différentes de celles en vigueur à Wall Street.

Georges Baumgartner, Tokyo

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