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Le match de Federer pour les enfants sud-africains

Federer ne se bat pas qu'à Wimbledon. Keystone

Côté court, il défend son titre à Wimbledon. Côté jardin, Roger Federer s'engage activement pour la première fois en faveur des plus démunis.

Le numéro un mondial du tennis vient d’annoncer un partenariat entre la fondation qui porte son nom et une ONG basée en Suisse et en Afrique du Sud.

C’est durant les fêtes de Noël 2003 que Roger Federer a eu l’idée de lancer une fondation portant son nom. A 22 ans, le Bâlois sortait alors d’une année de rêve, qui l’avait vu remporter sept tournois sur quatre différents types de surfaces.

Une année où la star suisse du tennis aura gagné près de 16 millions de francs de primes. Une somme dont il avait déjà mis une partie de côté pour la consacrer à des projets d’entraide.

Dès son lancement, la fondation avait prévu de travailler avec Imbewu, une organisation non-gouvernementale (ONG) qui s’occupe des jeunes du township de New Brighton, dans la banlieue de Port Elisabeth, en Afrique du Sud.

Le partenariat a été officiellement lancé ce mois. Il devrait permettre d’améliorer les conditions de vie d’enfants forcés à grandir dans un quartier où le taux de chômage atteint 80%.

«Rendre un peu de ce que je reçois»

«Créer cette fondation, c’est pour moi une manière de rendre un peu de tout ce que je reçois. Spécialement à ceux qui n’ont rien», explique Roger Federer.

Sa fondation va travailler avec Imbewu pour financer l’accès à l’école d’une trentaine d’enfants du township.

Coordinateur de l’ONG en Suisse, Pascal Holliger raconte à swissinfo sa surprise lorsqu’il a appris que le meilleur tennisman du monde se proposait de soutenir le travail d’Imbewu.

«On a peine à croire qu’un champion et une star de cette envergure veuille associer son nom à une petite organisation comme la nôtre», explique-t-il.

«Mais tout compte fait, poursuit Pascal Holliger, je crois que notre travail reflète bien le genre de personne qu’est Roger: simple et proche des gens. Il aurait pu soutenir une organisation bien plus connue, ce qui lui aurait apporté bien plus de publicité. Mais ce n’était pas son but».

Quant au principal intéressé, il rappelle que son choix de soutenir des projets de développement en Afrique du Sud est dû en partie au fait que cette terre est celle qui a vu grandir sa mère.

«J’ai toujours eu des affinités avec ce pays, explique Federer. Et Imbewu va permettre d’aider concrètement des jeunes dans une zone particulièrement défavorisée».

Education et santé

Imbewu soutient des programmes d’éducation pour les enfants de New Brighton, et également des programmes de prévention des risques de contamination par le virus HIV.

Comme le souligne Pascal Holliger, dans certaines zones du township, près de 40% de la population est séropositive.

«C’est terrible, raconte le coordinateur suisse d’Imbewu. Chaque fois que je retourne en Afrique du Sud, j’apprends qu’une de mes connaissances est décédée. Les campagnes de prévention sont donc un enjeu vital».

Parrains de la fondation, les parents de Roger Federer se sont déjà rendus sur place pour visiter les projets d’Imbewu. Mais selon Pascal Holliger, le champion qui défend actuellement son titre à Wimbledon n’est pas encore une célébrité dans le township.

«Nous comptons bien qu’il vienne le plus vite possible, explique le coordinateur. Parce que notre but est de créer un vrai partenariat et d’impliquer Roger dans les projets que nous menons».

«Au départ, personne ne savait vraiment qui il était, mais maintenant, il commence à avoir quelques fans. Ainsi, qu’il gagne ou non à Wimbledon, je suis sûr que Roger va finir par devenir une star à New Brighton», conclut Pascal Holliger.

swissinfo, Ramsey Zarifeh
(traduction: Marc-André Miserez)

– C’est à Noël 2003 que Roger Federer a décidé de lancer sa propre fondation pour soutenir des projets humanitaires.

– La dite fondation travaille désormais en partenariat avec l’ONG helvético-sud-africaine Imbewu.

– Imbewu soutient des programmes pour l’éducation, la santé et le sport dans le township de New Brighton, en banlieue de Port Elisabeth, en Afrique du Sud.

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