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Le nom d’un chercheur suisse pour un astéroïde

L'astéroïde Otto Eugster n'a pas encore eu l'honneur d'être photographié au contraire de son "collègue" Mathilde. Keystone Archive

L'Union astronomique internationale (UAI) a fait passer le nom d'Otto Eugster dans la postérité.

Les travaux de ce professeur de l’Université de Berne ont permis de préciser l’âge des roches lunaires et la compréhension de leur arrivée à la surface de l’astre.

L’astéroïde 1981 EX 43 n’est plus. Dorénavant, les astronomes pourront s’y référer sous le patronyme légèrement moins barbare de Otto Eugster.

En prenant cette décision, l’Union astronomique internationale (UAI) consacre, du même coup, le travail d’Otto Eugster, spécialiste de l’étude des météorites et professeur à l’université de Berne.

«Avec mes travaux, explique Otto Eugster à swissinfo, j’essaie de savoir d’où viennent les météorites et combien de temps elles ont passé dans l’espace.»

«Sur Terre, poursuit le physicien, on trouve des pierres qui viennent de Mars ou de la Lune qui se sont séparées de leur planète suite à l’impact d’une météorite.»

L’origine des roches lunaires

Otto Eugster a bénéficié d’une chance exceptionnelle. A la fin des années 60, dès l’obtention de son doctorat en physique expérimentale, il s’est envolé pour la Californie.

C’est ainsi qu’il fut parmi les premiers scientifiques à pouvoir se pencher sur les pierres ramenées de la Lune par les différentes missions Apollo.

Et ce sont ses contributions sur la détermination de l’âge des roches lunaires qui lui valent aujourd’hui d’être honoré par l’Union astronomique internationale (UAI).

L’organisation internationale est en effet la seule compétente pour attribuer des noms officiels aux corps célestes.

Vingt ans de réflexion

En fait, l’astéroïde 1981 EX 43 – comme son nom ne l’indique pas forcément – a été découverte en 1981par J. Bus, chercheur au CalTech. Mais, après plus de vingt ans de réflexion, l’UAI lui a finalement donné le nom d’Eugster.

Elle tenait ainsi à récompenser la qualité des contributions du chercheur suisse. Mais, au-delà du mérite personnel, le physicien bernois tient à préciser qu’à travers lui cet honneur rejaillit sur toute une équipe.

«Tout ce travail n’aurait jamais été possible sans le soutien, notamment financier, de l’université de Berne, de l’Etat et du Fonds national», précise encore le scientifique.

Un brillant pour la science

Quoi qu’il en soit, les Suisses peuvent désormais tenter d’observer un caillou de six kilomètres de large qui se trouve entre Mars et Jupiter et qui porte le nom d’un de leurs compatriotes.

Mieux, l’astéroïde (5664) Eugster permet à la place scientifique suisse de s’illustrer sur la scène cosmique.

swissinfo, Jean-Didier Revoin

1967: Otto Eugster arrive au CalTech où il étudiera les premières roches rapportées de la Lune.
1971: le physicien suisse poursuivra l’étude de ces pierres au CNRS à Paris
1973: retour à l’université de Berne

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