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Le numéro un mondial de l’agrochimie est né. Son nom est Syngenta

Heinz Imhof, président désigné du conseil d'administration de Syngenta. Keystone

Les actionnaires de Novartis ont accepté mercredi à Bâle la création de Syngenta, fusion des secteurs agrochimiques du géant pharmaceutique bâlois et d´AstraZeneca. La Déclaration de Berne (DB) et Greenpeace critiquent ce mariage.

Cette fusion qui donne naissance au numéro un mondial de l’agrochimie n’est pas du goût de tout le monde. La Déclaration de Berne (DB) et Greenpeace voient en effet d’un oeil critique la naissance de Syngenta.

Les organisations d’entraide et de protection de l’environnement reprochent au nouveau groupe agrochimique ses activités dans le génie génétique et d’en rendre les agriculteurs dépendants.

Selon une étude de la DB, Novartis et AstraZeneca, les géniteurs de Syngenta, détiennent onze brevets concernant le développement de plantes génétiquement modifiées. Grâce à ceux-ci, les deux groupes veulent rendre les agriculteurs dépendants de leurs produits, indique mercredi la DB.

Reste que lors de leur assemblée générale extraordinaire, les actionnaires de Novartis ont approuvé à une forte majorité le spin-off de l’agribusiness de la maison-mère, la distribution d’un dividende et l’adaptation des buts de la société.

Les actionnaires d’AstraZeneca, réunis à Londres, doivent aussi donner leur feu vert à cette création d’entreprise commune. Syngenta a réalisé en 1999 un chiffre d’affaires de 7,3 milliards de dollars (12,65 milliards de francs), selon un communiqué de Novartis.

Le groupe sera coté aux bourses de Zurich, Londres, Stockholm et New York. Les actionnaires de Novartis contrôleront 61 pour cent du capital social, ceux d’AstraZeneca 39 pour cent.

Comme annoncé en décembre, Syngenta supprimera 3000 emplois sur 23°500 dans le monde. Les détails sur les sites touchés par ces suppressions d’emplois ne sont pas connus. Le site de Monthey (VS) occupe actuellement 850 personnes.

Les restructurations menées dans le nouveau groupe permettront des économies de 525 millions de dollars (910 millions de francs) après trois ans, poursuit le communiqué. Le coût de ces restructurations est estimé à 900 millions de dollars (1,6 milliard de francs) sur quatre ans.

Syngenta sera numéro un mondial dans le secteur de la protection des plantes (crop protection) avec un chiffre d’affaires d’environ 10,2 milliards de francs. Le secteur semences (seeds) occupera le troisième rang mondial avec des ventes estimées à 1,5 milliard de francs.

La fusion doit encore recevoir l’aval des autorités américaines de la concurrence. La Commission européenne a donné son feu vert le 26 juillet.

A la demande de Bruxelles, Novartis et le groupe anglo-suédois AstraZeneca vont devoir céder leurs produits à base de strobilurine et de flutriafol. Novartis a déjà vendu sa ligne de produits fongicides Flint.

Syngenta compte sur la recherche et le développement pour générer une forte croissance et une valeur ajoutée pour les actionnaires. Le groupe a dépensé pro forma 785 millions de dollars (1,36 millards de francs) pour la recherche en 1999.

Heinz Imhof, de Novartis, est le président désigné du conseil d’administration de Syngenta. Le siège du nouveau numéro un mondial de l’agrochimie est à Bâle.

swissinfo avec les agences

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