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Le numéro un mondial de la banque est japonais

Ce géant est né de l'union scellée entre Industrial Bank of Japan, DKB et Fuji Bank. Cette mégafusion, qui pourrait entraîner la suppression de 6000 emplois, ébranle le cercle fermé des cinq plus grands groupes bancaires mondiaux, dont le suisse UBS

Ce géant est né de l’union scellée entre Industrial Bank of Japan, DKB et Fuji Bank. Cette mégafusion, qui pourrait entraîner la suppression de 6000 emplois, ébranle le cercle fermé des cinq plus grands groupes bancaires mondiaux, dont le suisse UBS.

L’annonce de ce drôle de mariage entre trois des plus grandes banques du Japon réduit à la taille d’un nain ou presque le nouveau groupe financier suisse UBS. Ses actifs, plus de 1200 milliards de dollars, sont aussi, de loin, supérieurs à ceux de la Deutsche Bank, le groupe financier allemand considéré, jusqu’ici, comme le premier du monde. Le Japon, semble-t-il, est enfin décidé à restructurer son système bancaire moribond. Ce qui ne peut que contribuer à sortir son économie de sa récession, après une décennie de croissance perdue.

Mais cette alliance est à placer dans le cadre de la crise financière japonaise. La chute de 60 pour cent de la bourse de Tokyo en 1990 a causé une destruction de richesses colossale. La crise financière qui en a découlé a déjà coûté au système bancaire japonais plus de 1400 milliards de dollars. Soit l’équivalent du PNB de la France, selon l’estimation de Stephen Church, de la société Analytica Japan. Le Japon reste, malgré tout, le premier pays créditeur de la planète. Mais c’est un géant assis sur un volcan. Le total des prêts accumulés par les banques japonaises représente 140 pour cent du produit national brut du pays contre 40 pour cent aux Etats-Unis.

La banque Fuji est dans un état désastreux. La banque est aussi grevée de dettes. Et la Banque industrielle du Japon serait aussi mal en point que deux autres banques de crédit à long terme déjà tombées en faillite. Ce mariage à trois ressemble plus à une opération de sauvetage. Le Japon veut, peut-être, épargner au reste du monde une crise de confiance qui ébranlerait le système financier international.

Tokyo, Georges Baumgartner.

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