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Le panneau solaire bon marché prend vie à Sion

Les cellules solaires bon marché sont développées à l'antenne valaisanne de l'EPFL à Sion par le professeur Mohammad Nazeeruddin et son équipe. Ces capteurs révolutionnaires devraient être sur le marché d'ici trois ans (archives). KEYSTONE/MAXIME SCHMID sda-ats

(Keystone-ATS) La production d’énergie solaire pourrait connaître une véritable révolution d’ici quelques années. Des chercheurs de l’antenne de l’EPFL à Sion travaillent sur des cellules d’un nouveau genre, très peu chère à produire.

Les recherches menées à Sion ont “réellement le potentiel pour révolutionner non seulement l’industrie énergétique mais le monde entier”, confie le professeur Mohammad Nazeeruddin, un des plus éminents chimistes au monde, dans une interview mardi au Nouvelliste. Il apparaît en effet parmi les scientifiques les plus cités dans l'”International Scientific Indexing”.

Les cellules solaires actuelles sont constituées de silicium. Elles sont chères et difficiles à fabriquer, même si la Chine a massivement investi dans cette technologie et propose des produits à un prix accessible, explique M. Nazeeruddin.

Avec son équipe, ce dernier travaille sur une sorte de pigment qui, mélangé à un autre matériau, donne de bons résultats. “Et cela grâce à un processus très simple et donc très bon marché”, précise le professeur.

Une longueur d’avance

La concurrence existe. Plusieurs laboratoires du monde entier travaillent sur ce matériau. Mais pas de quoi perturber le professeur. “Nous avons la chance d’avoir une longueur d’avance grâce aux connaissances que nous avons acquises plus tôt que les autres”.

Depuis 2009, l’équipe valaisanne approfondit les travaux d’un chercheur japonais, avec succès. “Aujourd’hui, nous atteignons déjà 22% d’efficacité en laboratoire”, précise M. Nazeeruddin. Dans les mêmes conditions de test, les cellules de silicium affichent une efficacité de 25%.

L’objectif est de rattraper les cellules de silicium. Mais les chercheurs doivent d’abord stabiliser l’efficacité de ses cellules dans des conditions réelles, en extérieur. “C’est l’objectif actuel de notre équipe. Et une fois que la même stabilité sera atteinte à l’extérieur, nous pourrons commercialiser le produit”, indique le professeur.

Mohammad Nazeeruddin évoque un délai de trois ans “au maximum” avant la mise sur le marché de ces panneaux solaires révolutionnaires. Des contacts sont déjà pris avec des entreprises valaisannes pour leur production. “Le prix sera extrêmement bon marché car il n’y a que la structure des panneaux solaires à financer”, promet M. Nazeeruddin. “Le coût des matériaux est négligeable”.

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