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Le pape et le président

Pascal Couchepin a serré la main d'un pape dont la santé est chancelante. Keystone

Le président de la Confédération Pascal Couchepin a été brièvement reçu lundi par le pape Jean Paul II au Saint-Siège.

Il a ensuite rendu visite aux gardes suisses dans leurs quartiers du Vatican.

En l’an 2000, Adolf Ogi avait été le dernier président de la Confédération à se rendre au Vatican.

Trois ans plus tard, Pascal Couchepin a été reçu en tête-à-tête durant une bonne dizaine de minutes par le pape dans sa bibliothèque particulière.

Selon le président de la Confédération, le chef de l’Eglise catholique semblait visiblement souffrant.

«Jean Paul II est l’une des personnalités les plus marquantes du 20e siècle, a-confié Pascal Couchepin à swissinfo.

Et d’ajouter: «Il a toujours eu le courage de s’opposer aux régimes totalitaires et il a joué un rôle fondamental dans la chute pacifique des régimes de l’ancien bloc communiste».

Le Proche-Orient et la crise irakienne

En revanche, le président de la Confédération a pu s’entretenir plus longuement avec le secrétaire d’Etat du Vatican.

Pendant une heure, Pascal Couchepin et le cardinal Angelo Sodanols ont évoqué la question du Proche-Orient en général et la crise irakienne en particulier.

Certes la guerre permet parfois d’éviter des maux plus grands. Mais le Saint-Siège juge que, dans le cas de la guerre lancée contre l’Irak par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, d’autres moyens auraient été plus appropriés.

Le prélat a en outre rappelé au président de la Confédération que l’Eglise catholique «n’est pas pacifique, mais pacificatrice».

Normaliser les relations diplomatiques

«Le Saint-Siège est une institution universelle qui dépasse toutes les barrières purement religieuses, a déclaré de son côté Pascal Couchepin. Cette visite à Rome est donc une bonne occasion de renforcer nos liens avec le Vatican».

Le président de la Confédération a ainsi mis le doigt sur la particularité des relations diplomatiques entre Berne et le Vatican.

«La Suisse se situe dans la même catégorie que la Russie ou l’Organisation de libération de la Palestine a rappelé Pascal Couchepin à swissinfo. Il serait temps de revoir cette situation.»

«Mais, a-t-il aussitôt ajouté, c’est une question délicate, car la Suisse a toujours fait preuve d’une grande prudence dans ses relations avec l’Eglise. N’oubliez pas qu’il fut un temps où les émissaires du pape couraient des risques s’ils ne satisfaisaient pas les Suisses.»

De gardes suisses au garde à vous!

«Etes-vous tous suisses?» C’est en ces termes que Pascal Couchepin s’est adressé à un groupe d’une quinzaine de gardes suisses au garde à vous dans leurs quartiers de la cité du Vatican.

Après cet instant de détente, le commandant de la Garde a exprimé sa fierté d’accueillir le président de la Confédération.

«Il est d’usage de former une haie d’honneur pour accueillir les chefs de l’Etat. Aujourd’hui, a lancé Elmar Maeder, c’est en l’honneur de ‘notre’ président. Nous en sommes doublement fiers.»

La Garde suisse du pape est une institution séculaire. «Ce symbole de fidélité au Vatican est, toujours selon Elmar Maeder, un instrument important pour faire connaître les qualités suisses à l’étranger.»

Pascal Couchepin a ensuite pris congé en réitérant son appui à Elmar Maeder et à ses quelque 110 hommes.

Jean Paul II en Suisse en 2004

L’entretien avec Pascal Couchepin constituait la toute dernière rencontre officielle de Jean Paul II avant son départ pour sa résidence d’été de Castelgandolfo.

Par contre, le Saint Père est attendu en Suisse en juin 2004. Il a en tout cas répondu favorablement à l’invitation de la Conférence des évêques suisses (CES).

Celle-ci prépare une rencontre nationale des jeunes catholiques les 5 et 6 juin de l’année prochaine à Berne.

Si ce voyage est confirmé, il aura lieu vingt ans après la dernière visite de Jean-Paul II sur sol helvétique.

En juin 1984, il avait visité 14 villes suisses, avec, en point d’orgue, une messe qui avait réuni 45 000 fidèles à Sion, capitale du Valais.

Une rencontre avec Berlusconi

Le voyage de Pascal Couchepin se poursuit mardi. A Rome, il doit rencontrer le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi.

Ses discussions avec le premier ministre italien porteront essentiellement sur les négociations bilatérales entre la Suisse et l’Union européenne, dont Rome assure depuis peu la présidence tournante de six mois.

Il n’est un secret pour personne que Berne souhaite conclure ce «deuxième paquet» le plus rapidement possible.

swissinfo et les agences

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