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Le patron suisse de la Deutsche Bank est acquitté

Joseph Ackermann sourit à la sortie du tribunal. Keystone

Le tribunal de Düsseldorf a relaxé Joseph Ackermann, directeur exécutif de la Deutsche Bank, et les cinq autres prévenus de l’affaire Mannesmann.

Le banquier suisse était accusé d’abus de confiance lorsqu’il était administrateur de l’opérateur de télécoms allemand.

Joseph Ackermann remporte une première manche dans l’un des plus grands procès financiers de l’histoire allemande, suite à l’acquittement prononcé jeudi par un tribunal de Düsseldorf.

L’intéressé a bien évidemment accueilli cet acquittement avec satisfaction. Il s’est toutefois contenté d’un commentaire laconique: «Un acquittement est un acquittement»…

Reste que le Parquet, qui avait requis des peines de prison fermes ou avec sursis, devrait rapidement faire appel.

Au terme de six mois de procédure et de 37 jours d’audience, les juges ont donc estimé que le versement en 2000 de très importantes primes (57 millions d’euros) aux dirigeants du groupe de téléphonie allemand Mannesmann ne constituait pas un délit au sens pénal.

Au moment des faits, l’opérateur venait d’être racheté par son concurrent Vodafone. Pour ce faire, le groupe britannique avait dépensé quelque 180 milliards d’euros pour s’emparer – via une OPA hostile en Bourse – de ce fleuron de la haute technologie allemande. Une société aujourd’hui totalement démantelée.

Un avertissement pour les patrons



Le plus célèbre des prévenus, Josef Ackermann, était poursuivi pour abus de confiance aggravé. Le cadre suisse siégeait à l’époque dans la commission du conseil de surveillance de Mannesmann, laquelle a décidé du versement des primes. L’actuel responsable de la Deutsche Bank risquait deux ans de prison avec sursis.

Sur le banc des accusés figuraient aussi l’ancien patron de Mannesmann, Klaus Esser, contre lequel deux ans et demi de prison ferme avaient été requis, ainsi que le numéro un à l’époque du puissant syndicat IG Metall, Klaus Zwickel.

L’issue du procès ne faisait pas vraiment de doute. Après avoir entendu l’essentiel de la soixantaine de témoins convoqués, le tribunal avait indiqué qu’aucune preuve ne soutenait à ses yeux les charges d’abus de confiance. Et ce dès le mois de mars.

Reste que le procès a soulevé un vif débat en Allemagne entre les défenseurs de la gestion à l’anglo-saxonne, personnifiée par Joseph Ackermann, et ceux qui critiquent des excès des grands patrons.

Même s’il se solde par une relaxe, le procès a des allures d’avertissement aux dirigeants d’entreprises en Allemagne.

swissinfo avec les agences

Josef Ackermann, 55 ans, est directeur exécutif et président de la Deutsche Bank.

Ce grand patron suisse sort blanchi d’un procès retentissant.

Ce jugement a pour cadre l’OPA hostile du britannique Vodafone sur le groupe Mannesmann en 2000.

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