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Le personnel de Swisscom réagit

Une centaine d'employés de Swisscom, certains déguisés en Saint-Nicolas, ont manifesté à Berne. Keystone

Les employés de Swisscom ont adopté une résolution contre la privatisation du leader suisse des télécommunications voulue par le gouvernement.

Le personnel brandit aussi la menace d’un référendum si le parlement avalise les plans du Conseil fédéral (gouvernement).

Un représentant du ministre des finances Hans-Rudolf Merz s’est vu remettre la résolution adoptée à l’unanimité durant la matinée, lors de la conférence d’entreprise convoquée par le Syndicat de la communication et en présence de représentants du syndicat Transfair.

C’est la première fois que les collaborateurs de l’ancienne régie fédérale s’expriment sur le sujet. «La participation majoritaire de la Confédération n’a pas entravé jusqu’à maintenant les activités ou le développement de l’entreprise», fait valoir le texte.

Loin d’être un frein, la Confédération en a été le garant et le moteur. Sans compter que Swisscom verse 1,7 milliard de dividendes par an dans les caisses fédérales, soit 12 milliards entre 1998 et 2004, indique le syndicat.

Ne pas tuer la vache à lait

Ces retombées financières profitent au peuple, qui bénéficie aussi de la mission de service public de l’entreprise, indique le personnel de Swisscom. Pour lui, seule la Confédération garantit le maintien de ce service.

Il appelle ainsi l’Etat a ne pas «vendre sa meilleure vache à lait», qui le priverait aussi de «pratiquement toute possibilité» d’influencer les investissements dans le domaine des télécommunications.

Une centaine de personnes ont participé à la remise de la résolution sur le coup de midi. «Non Merzi», «Merz + Blocher + Couchepin = Démolition sociale SA», pouvait-on lire sur quelques banderoles. D’autres proclamaient: «Blocher au Conseil national».

La conférence d’entreprise a également annoncé son intention de lancer un référendum au cas où la Confédération déciderait la privatisation totale de l’entreprise.

Les employés craignent une réduction d’effectif et un dumping des salaires. Depuis 1998, plus de 6’800 postes sont déjà passés à la trappe. Il y a un mois, l’opérateur a fait savoir que 260 emplois allaient encore être supprimés.

Lutte de longue haleine

«Ces personnes ont travaillé durant 10, 20, 30 ans ou plus pour l’entreprise», a expliqué le vice-président du Syndicat de la communication Giorgio Pardini lors de cette réunion.

«La moindre des choses est qu’elles arrivent à se faire entendre», estime le syndicaliste qui s’attend à un combat de longue haleine contre la privatisation.

Un référendum aurait des chances: quelque 50% des Suisses souhaitent que la majorité des actions de Swisscom reste aux mains de la Confédération, d’après un sondage publié mardi par le magazine «Coopzeitung».

Seul un petit tiers de la population (32%) est favorable à la privatisation, alors que 18% n’ont pas d’opinion.

swissinfo avec les agences

Swisscom, le leader suisse du marché des télécommunications, emploie 15’288 personnes.
L’opérateur a supprimé 6’800 postes ces sept dernières années et prévoit d’en rayer encore 260 en 2006.
Le gouvernement (propriétaire de 66,1% du capital de Swisscom) a fait part à la mi-novembre de sa volonté de céder la totalité de ses parts.

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