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Le photojournalisme suisse, dans les années 50

Le noir-blanc pour dire une époque, les contradictoires années 50. Yvan Dalain

Les oeuvres d'Yvan Dalain et de Rob Gnant, grands photoreporters des années 50, sont à (re)découvrir à Bienne.

Dès ce dimanche, le Photoforum PasquArt présente une exposition consacrée à l’histoire du photojournalisme suisse.

D’un côté, Yvan Dalain, né en 1927 à Avenches, dans le Canton de Vaud. De l’autre, Rob Gnant, né en 1932 à Lucerne.

Pour Peter Pfunder, directeur de la Fondation suisse pour la photographie à Winterthour, organisatrice de l’exposition, les deux hommes appartiennent au cercle fermé des meilleurs photojournalistes suisses de l’après-guerre.

Les oeuvres de ces deux artistes, qui ont su saisir l’avènement de la société de consommation et des loisirs, documentent «les états contradictoires de la société des années 50: ouverture au monde et attachement aux traditions, ivresse du progrès et mœurs arriérées, dolce vita et misère des travailleurs», relève Peter Pfrunder.

Le rôle de «Die Woche»

Tant Yvan Dalain que Rob Gnant s’inscrivent dans la tradition du photoreportage de l’après-guerre, suivant la voie tracée par des mentors comme Arnold Kübler et Gotthard Schuh.

Grâce à l’apparition, en 1951, du magazine alémanique «Die Woche», les photographes en question deviennent les chefs de file d’un nouveau style de photojournalisme en Suisse.

Cet hebdomadaire édité par les Editions Walter à Olten, dans le canton de Soleure, a publié l’essentiel de leurs reportages – tout en publiant également les images de Henri Cartier-Bresson, Werner Bischof, ou René Burri, par exemple.

L’exposition présentée au Photoforum PasquArt combine d’ailleurs les travaux de Dalain et Gnant avec un hommage à «Die Woche» (1951-1973), dont la forme fut proche de la prestigieuse revue américaine «Life».

Cet hebdomadaire en phase avec l’idéal humaniste des années 50 a su conjuguer actualité, présentation graphique et engagement social.

Oeuvre oubliée



Rob Gnant et Yvan Dalain ont abandonné le photoreportage dans les années 60 et se sont tournés vers le cinéma ou la télévision, puis, dans le cas de Dalain, vers l’écriture. Et leurs œuvres photographiques sont progressivement tombées dans l’oubli.

Ces dernières années, la Fondation suisse pour la photographie a ressorti de l’ombre ces archives photographiques et les a revues, en collaboration avec les auteurs.

L’exposition à Bienne, présentée préalablement à Winterthour, veut rappeler leurs messages: observation critique de la société et défense des milieux défavorisés pour Gnant, regard poétique et éclairage des jeux de rôles pour Dalain.

swissinfo avec les agences

– «Les Années 50: Yvan Dalain, Rob Gnant et ‘Die Woche’». Cette exposition, montée par la Fondation suisse pour la photographie, est à voir du 14 mars au 25 avril au Photoforum PasquArt, à Bienne.

– Heures d’ouverture: mercredi-vendredi 14h00 à 18h00, samedi-dimanche 11h00 à 18h00.

– L’ouvrage du même nom, signé Peter Pfunder, est publié chez Limmat Verlag (264 pages).

– Par ailleurs, Yvan Dalain, après «A l’ombre de la marquise» (Ed. de l’Aire) en 2003, publie son treizième ouvrage, un roman, «Zone d’ombre au soleil de minuit» (Ed. Mon Village).

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