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Le poids de la Suisse dans l’Europe élargie sera important

Michel Barnier est favorable à une adhésion de la Suisse à l'UE. Keystone

La Suisse, si elle adhère un jour à l´Union européenne, ne sera pas quantité négligeable. C´est la conviction de Michel Barnier. Le commissaire européen en charge de la réforme des institutions affirme son souhait «personnel» d´une adhésion helvétique.

Michel Barnier le dit en voisin savoyard. Mais il s’empresse de préciser que seuls «le besoin et l’envie» des Suisses pourront provoquer le déclic. Le commissaire français s’exprime ainsi dans «Tribune de Première» de la Radio Suisse Romande, ce dimanche. Une émission réalisée en collaboration avec le magasine L’Hebdo.

La Suisse, en tout état de cause, n’entrera pas dans l’Union telle qu’elle fonctionne aujourd’hui. Dans moins de trois semaines, à Nice, les chefs d’Etat et de gouvernement des Quinze doivent plancher sur une réforme des institutions, préalable jugé indispensable à l’élargissement prévu à partir de 2004, 2005. Il s’agit de redimensionner la Commission, de diminuer le nombre de sujets soumis au droit de veto, de repondérer les voix au Conseil des ministres et de permettre des coopérations renforcées de groupes de pays membres.

Au Sommet de Biarritz, les négociations ont tourné à l’affrontement entre grands et petits pays. Ceux-ci redoutent une réforme qui réduira leur poids dans les décisions du Conseil des ministres. Surtout, ils s’opposent au modèle prévoyant une Commission européenne resserrée, dans laquelle ils ne seraient pas forcément représentés.

Michel Barnier souligne que «les ministres suisses seront dans le Conseil des ministres avec la même voix que les autres pour se battre, pour défendre leurs problèmes ou leurs projets».

Quant à l’attachement des petits pays au maintien d’un commissaire de leur nationalité, Michel Barnier le juge déplacé: «La commission n’est pas un organisme intergouvernemental, elle est chargée de défendre l’intérêt commun». Selon le commissaire, «c’est peut-être même une garantie pour les citoyens suisses de savoir que la Commission continuera d’être indépendante». Dans les autres institutions, la Suisse aura «le poids que lui donne sa population mais aussi le fait d’être un état, une voix, comme l’Allemagne, comme la France».

Thierry Zweifel, Bruxelles

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