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Le privé paie mieux ses cadres que le public

Le ministre des Finances Hans-Rudolf Merz a présenté les rapports lundi à Berne. Keystone

Les cadres de la Confédération gagnent jusqu'à 60% de moins que dans le privé et cotisent plus pour leur caisse de pension.

C’est ce que montre une étude comparative avec le secteur privé, demandée par le gouvernement pour clarifier le débat sur les conditions de travail.

Premier constat: le salaire de base de pus de 30’000 fonctionnaires fédéraux est comparable à celui du secteur privé. Mais l’écart se creuse à partir des cadres moyens (150’000 francs par an).

La différence devient encore plus nette s’agissant des cadres supérieurs et est carrément très importante pour les cadres du plus haut niveau (170’000 francs), atteignant jusqu’à 60%.

C’est le constat de la société de conseils PriceWaterhouseCoopers, auteur de l’étude, présentée ce lundi à Berne par Hans-Rudolf Merz, ministre des Finances.

La différence provient moins du salaire de base que des prestations accessoires comme les bonus et autres participations. Normal, si l’on sait que, dans l’administration fédérale, les parts de la rémunération basées sur les résultats n’existent pas et que celles basées sur les prestations sont peu importantes.

Améliorer la concurrence

Fort de ces informations, le Conseil fédéral (gouvernement) va s’efforcer d’améliorer la capacité concurrentielle de sa politique du personnel, qui n’est toutefois pas mauvaise, a précisé Hans-Rudolf Merz.

Sur le marché du travail, la Confédération se trouve en concurrence directe avec les organisations et entreprises suisses et internationales. «Je ne crains pas des défections en masse», a-t-il indiqué. En précisant que le gouvernement doit empêcher que les différences ne se creusent.

L’Office du personnel a été chargé d’élaborer d’ici l’été des recommandations sur la manière de maintenir à moyen terme les conditions d’engagement de l’administration à un niveau concurrentiel.

Mais la marge de manoeuvre du gouvernement est faible, en raison de la fragilité des finances, a noté M. Merz. Ainsi les salaires nominaux dans l’administration fédérale ont baissé de 5 % ces cinq dernières années par rapport au niveau requis par l’indice des prix à la consommation à fin 2005.

Comparable dans certains cas

Dans certains domaines, la comparaison tient. Ainsi les prestations sont plus ou moins équivalentes en ce qui concerne les primes de fidélité, le soutien à la formation ou le versement de salaire en cas de maladie ou de maternité.

Les conditions d’engagement sont foncièrement semblables à celles qui prévalent dans les entreprises privées de taille comparable et dans les grands cantons.

La durée moyenne de travail est de 42 heures hebdomadaire dans l’administration, soit un peu plus que dans le privé. Mais les employés fédéraux âgés de plus de 50 ans bénéficient d’un peu plus de jours de congé.

A l’intérieur même de l’administration, de grandes différences de revenus ne sont pas rares. Alors que dans l’économie privée, un écart de 10% à 15 % par rapport au salaire médian est considéré comme acceptable et juste par les collaborateurs, dans l’administration fédérale, des différences de salaire dépassant les 50% chez les cadres moyens sont chose fréquente, relèvent les auteurs de l’étude.

Caisse de pension plus élevée

Le second rapport porte sur le 2e pilier. Il apparaît que le personnel de l’administration fédérale verse en général des cotisations plus élevées que les employés des entreprises privées.

Quant aux prestations de vieillesse de la caisse de pensions PUBLICA dans le cas d’une retraite à 65 ans, elles se situent dans la moyenne des institutions de prévoyance considérées.

Mais avec la loi révisée – le texte est actuellement devant une commission du Conseil national -, les prestations de vieillesse en cas de retraite anticipée entre 60 et 65 ans seront inférieures.

swissinfo et les agences

– Le gouvernement suisse a mandaté la société PriceWaterhouseCoopers.

– Les auteurs ont comparé l’administration fédérale à celle des cantons de Genève, Vaud, Berne et Zurich ainsi qu’à 14 entreprises privées et 3 ex-régies fédérales.

– Ils ont considéré 34 fonctions de l’administration fédérale et analysé les données relatives à plus de 30’000 personnes.

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