Le profit de Nestlé entamé de moitié
La multinationale suisse annonce une baisse de moitié de son bénéfice net au premier semestre. Son chiffre d’affaires a lui aussi régressé.
Les performances en demi-teinte du géant de l’alimentaire ont souffert de la force du franc.
Le bénéfice net de Nestlé est passé à 2,78 milliards de francs sur les six premiers mois de l’année, contre 5,66 milliards lors de la même période de l’an passé.
Mais selon Nestlé, les résultats du premier semestre 2002 intégraient des revenus exceptionnels de 4,5 milliards de francs.
Ces revenus étaient issus de l’introduction partielle en Bourse de la filiale américaine Alcon (ophtalmologie) et de la vente de FIS (arômes) à Givaudan.
En clair, le groupe indique que sur une base comparable, son résultat net sur les six premiers mois de 2003 s’établit en hausse de 4,9%.
Baisse du chiffre d’affaires
Pour ce qui est de son chiffre d’affaires, la multinationale veveysane annonce un recul de 6,3%, à 41,4 milliards de francs. Elle met cette baisse sur le compte de la force du franc.
A taux de changes constants, le chiffre d’affaires de Nestlé progresse donc de 6,3%, grâce à une croissance organique de 5,5%. Mais une nuance s’impose. La croissance interne réelle n’atteint que 2,1%, le solde revenant aux variations de prix.
Au final, le géant de l’alimentaire reste éloigné de son objectif à long terme de 4% de croissance interne réelle.
Force du franc
L’impact de la valorisation du franc a «coûté» 12,6% au chiffre d’affaires de la multinationale. Même si Nestlé ne réalise que 1,1% de ses ventes en francs, il a fait savoir récemment ne pas vouloir tenir ses comptes dans une autre monnaie.
Le bénéfice net est davantage encore pénalisé par la force du franc. Après élimination des éléments non récurrents et de l’effet monétaire, il ressort en augmentation de 19,1%.
Le patron du groupe semble toutefois satisfait. «Nestlé démontre qu’il est capable de croître et d’améliorer sa performance malgré un environnement économique difficile et un franc fort persistant.»
Peter Brabeck relève aussi les efforts du groupe en matière d’efficience opérationnelle. La marge EBITA (avant intérêts, impôts et amortissements) a progressé à 12,2% du chiffre d’affaires, contre 11,9% un an plus tôt.
Cette amélioration concerne notamment les produits laitiers, la nutrition, les glaces, les plats préparés et la nourriture pour animaux de compagnie.
Optimisme affiché
Globalement, Nestlé est parvenu à réduire le coût de revient de ses articles. Et cela tout en accroissant ses dépenses marketing afin de renforcer l’assise de ses marques.
L’évolution du chiffre d’affaires montre que Nestlé a connu des progressions de ventes supérieures à la moyenne en Europe de l’Est, en Amérique latine, aux Caraïbes et en Afrique.
Et pour les prochains mois, Nestlé s’attend à un environnement globalement plus favorable. Le groupe veveysan estime pouvoir tirer avantage de sa large présence, tant en termes géographiques que d’affaires, pour «profiter de toute amélioration du climat économique».
swissinfo et les agences
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