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Le redémarrage de l’économie suisse se poursuit

A nouveau des perspectives de consommation? Keystone Archive

Au 1er trimestre 2004, le produit intérieur brut (PIB) a connu une croissance de 0,4 % par rapport au précédent. En rythme annuel, il affiche une progression de 1,5 %.

L’économie suisse reprend peu à peu des couleurs. Les autres indicateurs publiés cette semaine le confirment aussi.

«C’est mieux que rien! Mais cela ne sera pas suffisant. Je crois que ce n’est pas avec 0,4% de croissance que la Suisse va résoudre ses problèmes. D’abord en matière de déficit public, et surtout en ce qui concerne le dynamisme de l’économie. Tout ce qui est en-dessous de 2% ne suffira pas…», commente Stéphane Garelli, professeur à l’IMD (International Institute for Management Development, Lausanne), à swissinfo.

Lequel ajoute: «C’est bien également que les prévisions pour cette année soient optimistes, mais on n’est toujours pas dans des niveaux de croissance suffisants pour arriver à nous donner un peu d’oxygène».

Croissance modeste… et molle

Publiée vendredi par le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco), la performance, quoique réelle, est légèrement en dessous des attentes des économistes qui tablaient en moyenne sur une hausse du PIB de 0,5 à 0,7% d’un trimestre à l’autre et de 1,6 % sur un an.

«C’est un syndrome assez typique de la Suisse. Chaque fois qu’il y a une reprise économique dans le monde, c’est le cas actuellement, la Suisse est toujours plus lente à repartir que les autres pays, et elle repart toujours plus mollement qu’eux» constate le professeur à l’IMD.

«Le problème principal réside dans les structures sclérosées de l’économie suisse. Les raisons conjoncturelles ne jouent pas de rôle» commente de son côté Aymo Brunetti, chef de la direction de la politique économique au seco.

Quoi qu’il en soit, cette annonce confirme les tendances signalées ces derniers jours. Ainsi, jeudi, le Centre de recherches conjoncturelles de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, le KOF, revoyait-il ses prévisions précédentes à la hausse en annonçant que l’économie suisse va monter en puissance au cours du deuxième trimestre.

Le baromètre de l’institut, indicateur qui préfigure l’évolution à six mois, montre une accélération. Selon lui, la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse sera continue durant toute l’année.

Le seco précise toutefois que l’évolution du prix du pétrole, en forte hausse ces derniers mois,pourrait affecter les prévisions. Toutefois, la poursuite de la reprise de l’activité économique en Suisse ne devrait pas être mise
en danger.

A long terme

Jeudi également, le Créa, l’institut de recherches conjoncturel de l’Université de Lausanne, annonçait que l’évolution hésitante de la conjoncture connue depuis deux ans paraissait désormais dépassée.

«L’indicateur national franchit la barre de la croissance de long terme (100 points) dans le courant du trimestre actuel.»

A la fin de l’été, cet indice devrait même atteindre 102 points, note le Créa, soit un niveau inégalé depuis 2001. L’augmentation de la consommation des ménages (+1,8 %) et le retournement de tendance sur le marché du travail témoignent de cette reprise.

La progression ressentie au 4e trimestre 2003 au niveau des investissements en équipement en construction s’est accompagnée de hausses des exportations (+ 3,6 %) et des importations (+ 4 %).

Comme annoncé par plusieurs analystes, l’amélioration du climat de consommation aux Etats-Unis et les meilleures perspectives en Allemagne encouragent le commerce international.

La reprise sensible au niveau national ne boude pas la Suisse romande, même si l’évolution est plutôt hétérogène sur les premiers six mois de l’année. La hausse concerne les indicateurs vaudois, fribourgeois et jurassien. Le repli est réservé au Valais et la stabilité aux baromètres genevois et neuchâtelois.

Emplois en hausse

De son côté, l’Office fédéral de la statistique (OFS) signalait jeudi que la situation sur le marché du travail s’améliore pour la première fois depuis 18 mois.

Au premier trimestre, le nombre d’emplois a augmenté de 0,2 % et celui des actifs de 0,4 %. Une tendance qui confirme l’évolution favorable observée à fin 2003.

L’indice des places vacantes montre une tendance positive (+ 7,1 %).Mais hommes et femmes ne sont pas logés à la même enseigne. Le nombre de travailleuses a augmenté de 1,7 % en l’espace d’une année pour atteindre 1,881 millions. Celui des seconds a reculé de 0,6 % à 2,296 millions.

A noter toutefois que l’emploi a continué de diminuer dans le secteur secondaire (- 1,4 % ou – 14’000), mais s’est accru pour la deuxième fois consécutive dans le tertiaire (+ 0,8 % ou + 21 200).

La statistique de l’emploi (STATEM) indique cependant pour la première fois depuis l’automne 2002 une croissance globale des emplois.

swissinfo avec les agences

Au 1er trimestre 2004, le produit intérieur brut (PIB) a connu une croissance de 0,4 % par rapport au précédent.
En rythme annuel, il affiche une progression de 1,5 %.
Les économistes espéraient une hausse du PIB de 0,5 à 0,7 % d’un trimestre à l’autre et de 1,6 % sur un an.

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