Le sida reste le fléau de l’humanité
Le combat contre le sida est mené sur plusieurs fronts simultanément. En Suisse, le succès des nouvelles thérapies limite les décès.
Mais, en Asie et en Afrique, la maladie se propage d’une manière fulgurante. Ces régions ont besoin d’aide.
A l’occasion de la Journée mondiale du sida, dimanche, ONUSIDA – le programme anti-sida des Nations unies – rappelle 42 millions de personnes vivent avec le virus dans le monde. Et si la prévention n’est pas renforcée, ONUSIDA table sur 45 autres millions de personnes infectées, dont 40% en Asie.
D’ici à la fin de cette année, 3,1 millions de personnes seront mortes du sida dans le monde. Parmi elles, des femmes et des enfants.
Combat contre la discrimination et l’habitude
«L’ignorance, l’incompréhension et les préjugés facilitent la propagation de la maladie», déclare Ruth Rutmann, responsable de l’Aide suisse contre le sida.
«De tels comportements ne profitent qu’au virus, poursuit-elle. Dans un tel contexte, personne ne parle de sa maladie ou de son infection. Du coup, ceux qui utilisent un préservatif risquent de perdre la face.»
«En à peine 20 ans, nous avons vu le sida passer du stade de maladie pénible et fatale en une maladie chronique», déclare pour sa part le professeur Ruedi Lüthy, médecin spécialisé dans les maladies infectieuses et expert du sida.
Le sida n’épargne ni les enfants ni les jeunes. Ils peuvent eux-mêmes attraper le virus ou alors être contaminés par leurs parents malades.
En Suisse, 3% des infections concernent des enfants et des jeunes de moins de 25 ans, estime l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Mais ces chiffres doivent être interprétés avec prudence, vu que les jeunes se soumettent que rarement à un test de dépistage.
Une fondation – le sida & l’enfant – est active dans ce domaine. Elle aide les enfants qui portent le virus en eux ou dont les parents sont infectés.
«Il y a actuellement en Suisse environ 160 enfants infectés, indique le secrétaire général de la fondation Linus G. Jauslin. Et si l’on prend en compte les chiffres non officiels, on arrive à un total de 2000 enfants indirectement concernés par le sida.»
Un combat à l’échelle internationale
Le sida & l’enfant est également active à l’étranger. La fondation soutient des projets en Europe orientale et en Afrique. Ce n’est pas un exemple isolé. De nombreuses associations ou personnes entendent lutter en Suisse, mais aussi dans les régions où le virus fait le plus de ravages.
Ruedi Lüthy est un autre exemple de personnes actives sur les deux continents. En Suisse, il y a déjà 20 ans qu’il est engagé contre le sida. Mais il entend désormais aussi offrir ses compétences en Afrique.
C’est ainsi qu’il a acheté un hôpital abandonné au Zimbabwe où il organisera des soins ambulatoires pour les malades du sida. «Nous aimerions offrir aux gens des diagnostics adéquats et des possibilités de soins, précise Ruedi Lüthi. Or, pour le moment, ils n’ont pas accès à ce genre d’offre.»
swissinfo/Etienne Strebel
Les chiffres du sida en Suisse:
7032 cas déclarés entre 1983 et fin 2000
5046 morts du sida de 1983 à fin juillet 2001
Entre 190 et 240 nouveaux cas en 2000
Les causes des cas de sida en 2000:
– 39,7% à cause de relations hétérosexuelles
– 31,4% à cause de relations sexuelles entre hommes
– 24,4% à cause d’injection de drogue
– 3,2% de cas non classables
– 1,3% à cause de transfusions sanguines
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