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Le ski suisse affiche son instinct de survie

Keystone

A la veille de l'ouverture de la saison de Coupe du monde de ski à Sölden en Autriche, la fédération suisse de ski s'est offert un coup de pub audacieux.

Des affiches comparant les athlètes à une espèce en voie de disparition appelle la population à soutenir financièrement les champions de demain. L’argent récolté sera investi dans trois centres de performance.

La coup de pub de Swiss-Ski (la fédération suisse de ski) ne manque pas d’audace. Et en plus, il tombe à pic. Il a été largement diffusé, juste avant les traditionnels slaloms géants d’ouverture de la saison de ski programmés dans la station autrichienne de Sölden.

Ainsi à côté des annonces et spots radio, ce sont surtout des affiches pour le moins spéciales qui frappent l’attention.

L’affiche: un skieur suisse vêtu d’une combinaison rouge flanquée d’une croix blanche, entouré d’un aigle, d’un lynx et d’un ours brun, ou encore d’un rhinocéros, d’une baleine et d’un gorille. Le slogan: «Les stars du ski suisse sont une espèce menacée, sauvez-les».

Ce cri du cœur émane de la fédération suisse de ski (Swiss-Ski), qui en appelle la population à soutenir financièrement la relève helvétique à travers une campagne nationale lancée le 3 octobre depuis…le zoo de Zurich.

«Ce sont les fortes réactions enregistrées après les championnats du monde 2005 de Bormio, au cours desquels aucune médaille n’a été remportée, qui nous ont encouragé à organiser cette action», explique Marc Wälti, chef du département communication à Swiss-Ski.

«Elles nous ont conforté dans l’idée que la population suisse se passionne encore pour le ski, que les mauvais résultats de ces dernières années ne l’indiffèrent pas. Bref, que la Suisse est toujours une nation de ski.» Une nation toutefois bien malade.

Un million de francs

Le ski suisse a en effet mal à sa tête et, plus grave, à sa base. D’une part, le cercle de ses athlètes présents sur le circuit de la Coupe du monde se réduit comme une peau de chagrin. D’autre part, nombre de ses talents ne reçoivent pas le soutien qu’ils sont en droit d’espérer.

«Aujourd’hui, la relève est en danger, déplore Marc Wälti. Si rien n’est entrepris, elle pourrait connaître le même sort que certaines espèces animales. C’est le message que nous souhaitons faire passer, avec une touche d’humour, auprès de la population.»

Swiss-Ski espère récolter un million de francs grâce à cette campagne, planifiée jusqu’à la fin de l’année. Un montant destiné à financer le projet des trois centres de performance initié ce printemps par les dirigeants de la fédération.

Une académie à Brigue

Le premier de ces centres, à Brigue en Valais, a ouvert ses portes le 18 août dernier. Cinq athlètes l’ont intégré. Les deux autres, à Davos (Grisons) et Engelberg (Obwald), devraient lui emboîter le pas cet hiver encore.

Si ces projets pilotes s’avèrent être un succès, Brigue obtiendra dans une année le titre d’académie nationale Swiss-Ski, avec pour mission de combiner formations scolaire/professionnelle et sportive de haut niveau.

Une dizaine des meilleurs skieurs du pays, garçons et filles confondus, âgés entre 15 et 16 ans, y seront alors admis. Un nombre qui pourrait même s’élever à 40 dans un proche avenir.

Des entraîneurs bien formés

Le concept de centres de performance est aujourd’hui la pierre angulaire de la politique de reconstruction du ski suisse prônée par Swiss-Ski. «Ce projet accapare presque toutes nos ressources humaines et financières», avoue Marc Wälti.

Presque, car les pontes de la fédération suisse mise également beaucoup sur la qualité de l’instruction dispensée. «La formation des entraîneurs est importante», relève encore le chef de la communication.

«Nos athlètes ne pourront se faire une place sur le circuit de la Coupe du monde que s’ils sont bien encadrés.» Humainement et financièrement.

swissinfo, Raphael Donzel

– La campagne de promotion de la relève du ski suisse s’articule autour d’affiches, d’annonces et spots radio.

– Les Suisses peuvent verser des sommes de n’importe quel montant sur un compte postal ou par SMS.

– La population a aussi la possibilité d’acheter des autocollants et des pin’s vendus au prix de 5 et 15 francs.

– Un club de donateurs pouvant compter jusqu’à 100 membres sera également créé: le montant de l’affiliation se monte à 10’000 francs par an. Le club devrait exister jusqu’au Jeux olympiques de 2010.

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