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Le snowboard suisse, grand favori du parallèle

Ursula Bruhin, une des Suissesses les plus titrées. Keystone

Les Mondiaux de snowboard ont actuellement lieu au Canada. Malgré un départ difficile, les Suisses restent les favoris de plusieurs épreuves.

Blessé à un genou, le Neuchâtelois Gilles Jaquet se contente d’observer les pérégrinations de ses compatriotes.

Même si les Championnats du monde de Whistler Mountain ont mal commencé pour les Suisses lors de l’épreuve du boardercross, ces derniers peuvent légitiment nourrir de grandes ambitions pour le reste de la compétition.

Les Helvètes joueront leurs meilleures cartes en slalom et slalom géant parallèles, disciplines qu’ils dominent depuis le début de saison.

Huit victoires en dix courses de Coupe du monde, dont un quadruplé, deux triplés et deux doublés: tel est en effet le bilan exceptionnel des snowboarders suisses en parallèle (slalom et géant confondus) en ce début de saison.

Chez les dames, Ursula Bruhin et Daniela Meuli dominent outrageusement le classement général. Sans surprise. La première nommée a remporté la boule de cristal de la spécialité en 2002 et 2003, la seconde en 2004.

Côté masculin, Philipp Schoch mène aisément le bal devant le Français Nicolas Huet et le Lucernois Urs Eiselin. Champion olympique du géant à Salt Lake City, le Zurichois s’est déjà adjugé trois épreuves cet hiver.

Gilles Jaquet en spectateur

Les Helvètes sont ainsi les grands favoris des championnats du monde qui se déroulent du 15 au 23 janvier à Whistler, au Canada. Du moins en parallèle. En half-pipe, boardercross et big air, les trois autres disciplines de ces joutes, le haut du pavé est tenu par les autres nations.

Quatre médailles d’or, en quatre courses, l’objectif n’est pas utopique. Seule certitude, le Neuchâtelois Gilles Jaquet n’accolera pas son nom à cette prévisible moisson.

L’homme aux deux titres de champion du monde (en 2002), aux 15 victoires et 34 podiums en Coupe du monde, poursuit actuellement sa rééducation sur les hauteurs de Macolin. Opéré récemment des ligaments croisés du genou droit, sa convalescence est estimée à plusieurs mois.

Rageant, car le natif de La Chaux-de-Fonds était en forme avant cette blessure contractée le 30 novembre sur une piste des Etats-Unis. Il avait notamment terminé 2e à Sölden (Autriche), lors du géant ouvrant la saison.

«Plus que ce rang, c’était ma performance en qualification qui m’avait ravi, explique Jaquet. J’avais laissé mes adversaires à plus d’une seconde.»

Le complexe des autres nations

Le Neuchâtelois demeure toutefois serein, pour son avenir, mais aussi pour celui de ses compatriotes en Amérique du Nord. «Actuellement, les autres pays n’ont pas peur d’un coureur suisse en particulier, mais de toute la délégation helvétique», glisse-t-il avec une pointe de malice.

«Lorsqu’ils se retrouvent confrontés à l’un de nous lors d’une manche, ils partent perdants. Il y a peu, toutes les nations se sont retrouvées pour une séance de crise. Depuis, nos rivaux nous observent même pendant les entraînements pour essayer d’éclaircir le mystère.»

L’explication de ces succès à répétition tient pourtant en un mot, selon Gilles Jaquet: concurrence. Non pas avec les autres Européens ou les Américains. Mais entre Suisses.

«Il y a une incroyable dynamique de groupe», se félicite-t-il. «Chacun tente de se surpasser et emmène son collègue dans son sillage. Les dames en profitent aussi puisqu’elles s’entraînent en notre compagnie et comparent leurs performances aux nôtres.»

Turin en ligne de mire

Le No 5 de la Coupe du monde 2003/04 émet toutefois quelques craintes pour les prochaines semaines. «Nos concurrents pourraient refaire leur retard durant la seconde partie de la saison», s’inquiète-t-il.

«Ceux-ci bénéficient d’un meilleur soutien de leur fédération. Même si notre situation s’améliore, nous sommes encore obligés à courir trop de lièvres à la fois (sponsoring, entretien du matériel, etc). La fatigue nous guette plus rapidement.»

Hors course, Gilles Jaquet aura, lui, tout le temps de se reposer. Et de préparer, une fois remis d’aplomb, les Jeux d’hiver de Turin en 2006. «Nous sommes six athlètes pour quatre places», indique-t-il. Ce sont les autres pays qui doivent être contents.

swissinfo, Raphael Donzel

8 victoires suisses (4 dames, 4 messieurs) en 10 courses de Coupe du monde en 2004/05.
Ursula Bruhin (Schwyz) et Philippe Schoch (Fischental/ZH) leader du classement parallèle (slalom et géant).
5 médailles helvétiques aux derniers championnats du monde à Kreischberg/AUT en 2003 (Ursula Bruhin/or en géant, Fabienne Reuteler/bronze en half-pipe, Markus Keller/or en half-pipe, Simon Schoch/argent en géant et bronze en slalom).

– La Coupe du monde de snowboard comprend cinq disciplines: le slalom parallèle, le géant parallèle, le half-pipe, le boardercross et le big air.

– Ces cinq épreuves seront également représentées lors des championnats du monde qui ont lieu du 15 au 23 janvier à Whistler, dans la Province de Colombie-Britannique au Canada.

– Touché aux ligaments croisés du genou droit, le Neuchâtelois Gilles Jaquet ne touchera plus à un snowboard avant l’automne prochain.

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