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Le sommet sur la «société de l’information» aura-t-il lieu à Genève?

Le secrétaire général de l'UIT, Yoshio Utsumi, choisira-t-il Genève? (Ici avec Ruth Dreifus à Telecom 99 à Genève.) (Archives Keystone) Keystone Archive

C´est vraisemblablement en janvier que le secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications (UIT), Yoshio Utsumi, décidera qui, de la Suisse ou de la Tunisie, organisera le premier «Sommet mondial sur la Société de l´Information».

Cette future conférence, à laquelle la plupart des chefs d’Etat de la planète devraient participer, recherchera des moyens propres à éviter que la société de demain ne devienne – en raison des formidables transformations technologiques en cours et de la «mondialisation» – totalitaire, injuste et inhumaine. Elle traitera ainsi entre autres de ce que l’on a appelé la «fracture numérique», c’est-à-dire le fossé béant qui sépare les nations «informatisées» de celles qui ne le sont pas.

En fait, et ce sera une première dans l’histoire des Nations Unies, la conférence – qui aura lieu en 2003 – ne réunira pas seulement des chefs d’Etat. Le secteur privé, notamment les grands vendeurs et fournisseurs de services liés aux technologies de l’information, sera largement représenté.

Comme le seront, à titre officiel, de nombreuses organisations non-gouvernementales. Ces organisations – et c’est une révolution – participeront à la conférence sur pied d’égalité avec les autres partenaires en tant que représentants de la «société civile».

Les chances de la candidature suisse sont bonnes et François Nordmann, Ambassadeur de Suisse auprès des organisations internationales à Genève – où la conférence aura lieu si la candidature suisse est retenue – se dit «confiant».

Les atouts de Genève ne sont, il est vrai, pas négligeables. Genève a une grande expérience dans l’accueil de chefs d’Etat et le fait qu’elle abrite déjà de nombreuses organisations liées à la communication – dont notamment l’UIT – en fait une sorte de capitale de la société de l’information.

L’Etat de Genève a par ailleurs brillamment organisé, en collaboration avec l’organisation genevoise «Fondation du Devenir» et le président du Mali, la première rencontre internationale sur la société de l’information, qui s’est tenue à Bamako au Mali en février de cette année.

On ajoutera – et certains en font un argument supplémentaire pour le choix de Genève – que «Telecom 2003», la prochaine édition de la grande foire planétaire des télécommunications, aura lieu à Genève juste après la conférence.

Mais la Suisse faisant partie des pays développés, le secrétaire-général de l’UIT pourrait être tenté de privilégier cette fois un pays du Tiers Monde et de confier l’organisation de la conférence à la Tunisie. Ce choix serait cependant paradoxal, dans la mesure où la Tunisie est loin de représenter ce que la communauté internationale est encline à souhaiter en matière de transparence de l’information.

La presse n’est pas vraiment libre en Tunisie, de nombreux sites Internet ont été fermés par le gouvernement et les témoignages de journalistes arrêtés, torturés ou persécutés de toute autre manière sont nombreux.

Michel Walter

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