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Le sort a été plutôt clément avec la Suisse

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Ancien international, Alexandre Comisetti joue aujourd'hui les consultants pour la Télévision suisse romande. Présent à Lucerne dimanche, il a livré son analyse à chaud pour swissinfo.

Le Vaudois, observateur privilégié des péripéties de l’équipe de Köbi Kuhn, estime que le sort a été plutôt clément avec la Suisse et que le match contre la Turquie ne va pas souffrir des incidents d’Istanbul en 2005.

L’Euro2008 a désormais un visage. Chacune des équipes qualifiées pour cet événement majeur du monde footballistique qui se déroulera en juin prochain en Suisse et en Autriche connaît ses premiers adversaires.

Le sort, plutôt clément avec la Suisse il y a une semaine à Durban lors du tirage au sort des groupes de qualification au Mondial 2010, a une nouvelle fois été assez favorable aux joueurs de Köbi Kuhn puisque les adversaires de groupe se nomment République tchèque, Portugal et Turquie.

Selon Alexandre Comisetti, il n’y avait de toute évidence pas de tirage «facile» possible. Celui qui s’est déroulé dimanche dans le Centre de culture et des congrès de Lucerne, dessiné par l’architecte français Jean Nouvel, est accessible à défaut d’être «super attractif».

swissinfo: Tout d’abord, comment avez-vous vécu cette cérémonie de tirage au sort ici à Lucerne?

Alexandre Comisetti: Etant dans un studio, j’ai un peu moins ressenti les émotions qui ont pu animer la salle par moment. J’ai tout de même ressenti des émotions très fortes en faisant corps avec notre équipe nationale.

J’ai une petite pensée pour la France qui se retrouve dans le «groupe de la mort» avec l’Italie et la Hollande. Ces équipes joueront en Suisse et ça, c’est une bonne nouvelle.

swissinfo: La Suisse va débuter son Euro contre la République tchèque. Un match piège?

A.C.: Cette équipe est très difficile à jouer car très talentueuse et possédant de grands gabarits. Le football tchèque s’est nettement amélioré durant les 15 dernières années et c’est vraiment un gros morceau même si l’aura de cette équipe n’est pas celle de la France ou de l’Italie. J’imagine un grand match d’ouverture.

swissinfo: Un mot sur le Portugal?

A.C.: Bien sûr que si l’on pense au Portugal de Cristiano Ronaldo demi-finaliste du Mondial en Allemagne et finaliste malheureux de son Euro contre la Grèce, cela peut faire peur. Personnellement, je pense que le Portugal pratique un football qui peut convenir à l’équipe et une victoire suisse reste du domaine du possible.

swissinfo: Pour sa dernière rencontre de groupe, la Suisse va retrouver la Turquie. Une rencontre sous haute tension après les événements fâcheux d’Istanbul?

A.C.: Sportivement parlant, la Suisse a montré qu’elle était capable de battre la Turquie. J’espère simplement que ce match va permettre de remettre les choses à plat entre les deux pays après les échauffourées des matches de Berne et d’Istanbul. Parmi nos voisins ou nos amis, nous avons certainement tous une personne d’origine de ce pays. Et je pense que ce sera peut-être l’occasion de se réconcilier.

swissinfo: Selon vous, la Suisse sera-t-elle prête le 7 juin prochain?

A.C.: La Suisse a un peu le pied sur le frein. Il n’y pas de corrélation entre l’attente du public et l’enjeu des matches amicaux. Mais la Suisse va monter en puissance jusqu’à l’Euro. Il faut lui faire confiance et ne pas se focaliser sur les derniers essais.

swissinfo: En 1996 en Angleterre et en 2004 au Portugal, la Suisse a comptabilisé 1 point après ses trois matches de groupe. Combien va-t-elle en avoir au compteur, chez elle, dans près de six mois?

A.C.: Les pronostics sont toujours difficiles mais je dirais 4 ou 5 points. Un match nul pour commencer et une victoire après face au Portugal ou la Turquie.

swissinfo, Mathias Froidevaux à Lucerne

Ancien joueur professionnel, Alexandre Comisetti a débuté sa carrière au Lausanne-Sport en 1990. Il a également évolué quatre ans pour Grasshopper avant de signer pour deux saisons à Auxerre, en première division française.

International à 30 reprises, il a disputé son dernier match sous la houlette de Köbi Kuhn le 16 octobre 2001 en Russie. La Suisse s’était inclinée sur le score de 4 à 0.

Le 16 novembre 2005, des violences avaient entaché le match décisif de qualification au Mondial 2006 qui opposait la Turquie à la Suisse.

A l’issue de cette rencontre de barrage, qui s’était soldée par l’élimination des Turcs, une bagarre avait éclaté entre joueurs et membres de l’encadrement des deux formations, durant laquelle le Suisse Stephan Grichting avait été grièvement blessé.

La Commission disciplinaire de la Fédération internationale de football (FIFA) avait lancé une enquête puis condamné la Fédération turque à une amende de 200’000 francs.

De plus, l’équipe nationale turque avait été condamnée à jouer six matches officiels à domicile à huis clos.L’instance de régulation du football mondial avait également imposé des sanctions individuelles (matches de suspensions et amendes pécuniaires) à quatre Turcs et deux Suisses impliqués dans les incidents.

Côté suisse, le milieu de terrain Benjamin Huggel avait été privé de la Coupe du monde en Allemagne et le kinésithérapeute Stephan Meyer s’était vu infliger une suspension de deux matches et une amende de 6’500 francs.

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