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Le spectre de «Big brother»

Big Brother is watching you:toujours plus de caméras dans les entreprises Keystone

La loi ne suffit plus à préserver la sphère privée face au développement des nouvelles technologies, estime le Préposé fédéral à la protection des données Odilo Guntern. Dans son dernier rapport d'activités, publié vendredi, il propose aux entreprises de prendre les devants.

Les possibilités techniques permettent aux entreprises de collecter nombre de renseignements personnels et de facilement identifier leurs clients. Or beaucoup de personnes ne savent pas ce qu’il advient de leurs données.

Il est donc important que les entreprises informent mieux de l’utilisation qu’elles en font. Elles devraient systématiquement intégrer les exigences de la protection des données au niveau technique.

Il s’agira de limiter l’utilisation des données au strict nécessaire et de permettre le recours aux pseudonymes ainsi qu’aux procédures anonymes. Le consentement de la personne concernée devra être garanti.

L’instauration de labels de qualité garantissant la transparence du traitement des données est également une solution. Pour être efficaces, ces labels devront notamment être soumis à un contrôle obligatoire assorti de sanctions. Leur définition nécessite toutefois une entente au niveau international, a relevé Odilo Guntern.

Le préposé voit d’un bon oeil la révision prévue de la loi sur la protection des données. Vu l’évolution de la technologie, il est nécessaire de moderniser le texte actuel qui date de 1992, a-t-il dit. Les droits de l’individu doivent être renforcés.

Chacun devrait être informé de tout traitement des données le concernant avant même qu’elles ne soient collectées. Les organes traitant ces renseignements ont un devoir d’information qui n’est pas limité aux données sensibles, estime Odilo Guntern.

Les innovations technologiques, et surtout internet, ont occupé une place importante dans les activités de M. Guntern d’avril 2000 à mars 2001. Le préposé a ainsi publié un guide sur les conditions dans lequelles l’employeur peut contrôler l’utilisation du courrier électronique et d’Internet sur le lieu de travail.

La demande venait aussi bien des employés que des employeurs, a- t-il relevé. La surveillance personnelle n’est licite que si un abus a été constaté. Si c’est le cas, l’employeur doit en informer l’intéressé et lui faire savoir qu’il pourra procéder à des contrôles.

Le préposé a émis d’autres recommandations. Il s’est notamment adressé aux autorités pour les inviter à prendre toutes les précautions nécessaires avec l’arrivée de la cyberadministration.

swissinfo avec les agences

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