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Le succès de Novartis au Japon fait école

Le bâtiment de Novartis à Bâle. Keystone Archive

Novartis est l'un des rares groupes pharmaceutiques étrangers à avoir réussi son implantation dans un marché japonais longtemps fermé à toute concurrence extérieure. Aujourd'hui, les pharmaceutiques suisses et étrangères reconnaissent que la vie devient plus facile pour elles.

Novartis, Roche et les autres pharmaceutiques suisses ou étrangères admettent que la déréglementation graduelle du marché japonais des médicaments est une aubaine. Elle leur offre une nouvelle opportunité d’y renforcer leur présence, par le biais, notamment, d’acquisitions de sociétés japonaises.

Longtemps, le Japon a pénalisé les firmes étrangères en les soumettant à un régime réglementaire différent, beaucoup plus contraignant que celui réservé aux entreprises japonaises. Aujourd’hui, il est en train de mettre ses règles au niveau des normes internationales.

«Pour Novartis, c’est un changement considérable. Les autorités japonaises acceptent, par exemple, les données cliniques que nous leur fournissons», explique un responsable du groupe suisse à Tokyo.

«Nous ne sommes plus obligés de refaire tous les tests d’homologation pour nos produits lorsqu’ils sont déjà acceptés en Europe ou aux Etats-Unis, explique-t-il. Cela nous permet de réaliser des économies non négligeables. Mais, surtout, d’introduire nos médicaments beaucoup plus vite qu’auparavant».

Cette nouvelle donne suscite des espoirs chez Novartis. L’entreprise souhaite que le Glivec – un produit contre la leucémie -, soit accepté au Japon en utilisant les mêmes données cliniques que celles présentées aux Etats-Unis et en Europe.

Cela aurait été impensable il y a quelques années. De quoi l’encourager ainsi que Roche et la plupart des groupes étrangers à renforcer leurs réseaux de vente et à forger des alliances avec des sociétés locales.

Avec l’Americain Pfizer, Novartis est la seule pharmaceutique étrangère à être parvenue à figurer sur le marché japonais des médicaments vendus sur ordonnance parmi les dix plus grandes sociétés du pays.

Sa longue expérience lui donne un avantage sur ses rivaux étrangers qui ont attendu le début de la libéralisation du marché japonais pour s’y introduire.

Le groupe suisse entend continuer, tout comme Roche, son expansion au Japon par une croissance interne. Dans la mesure où la plupart des grandes sociétés japonaises n’ont pas encore envie de perdre leur indépendance.

Le marché japonais des produits pharmaceutiques est aussi grand que ceux de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de l’Italie réunis.

Mais sa libéralisation progressive signifie que les prix des médicaments ne cessent de baisser. Les marges bénéficiaires ne sont plus aussi généreuses qu’il y a dix ans.

En fait, elles sont, aujourd’hui, à un niveau inférieur à celui en vigueur aux Etats-Unis. D’où la nécessité pour Novartis et Roche de développer leurs réseaux de vente pour accroître leurs parts de marché.

Georges Baumgartner, Tokyo

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