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Le sucre «bio» suisse sera tiré pour moitié de betteraves allemandes

Pour sa première année de production, la sucrerie de Frauenfeld devra acheter 5600 tonnes de betteraves en Allemagne. Keystone

Dès septembre, on devrait trouver sur le marché suisse un sucre indigène tiré de betteraves «bio». Mais pour se lancer, la sucrerie de Frauenfeld devra acheter plus de la moitié de sa matière première en Allemagne.

Dans un premier temps, cette production sera limitée à 1200 tonnes par année, soit moins de 1 pour cent des 185 000 tonnes prévues par le contingent. En fait, la Suisse consomme déjà du sucre bio, environ 1000 tonnes par année, mais jusqu’ici, elles étaient exclusivement importées d’Allemagne.

Et c’est en Allemagne également que la Fabrique de Frauenfeld ira acheter les 5600 tonnes de betteraves qui lui manquent pour cette première année de production. La Suisse en effet ne produit que 3500 tonnes de betteraves bio par année.

«Nous sommes convaincus qu’un marché existe pour ce type de sucre», explique Albert Koller, chef du secteur betteraves à Frauenfeld, sans cacher que sa fabrique n’a pas encore de vraie expérience du sucre bio, qui sera produit séparément du sucre ordinaire.

Avec 1200 tonnes il est vrai, la sucrerie ne prend pas de gros risques. A l’avenir, on pourrait passer à 2000 tonnes, l’Office fédéral de l’agriculture ayant accepté d’augmenter le contingent jusqu’à concurrence de cette quantité.

Pour être certifiées «bio», les betteraves qui serviront à cette nouvelle production doivent avoir été cultivées sans pesticides et sans engrais minéraux et les champs ne doivent pas avoir reçu de traitement à l’herbicide. Le produit final, par contre, ne se distinguera en rien du sucre blanc ordinaire, si ce n’est par son emballage et par son prix.

Aujourd’hui, après les vagues d’inquiétude du début de l’an 2000 liées à la chute des cours mondiaux du sucre, la production betteravière suisse se porte plutôt bien.

Le sucre consommé en Suisse est indigène à 70 pour cent et les milieux agricoles comptent bien maintenir cette proportion le jour où la Suisse entrerait dans l’Union européenne, comme l’Autriche a été autorisée à le faire par Bruxelles.

Marc-André Miserez

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