Le tourisme doit miser sur les stations de renom
Seules les destinations de renom international devraient bénéficier du soutien de la promotion touristique. C'est le voeu des hôteliers suisses.
Pour elle, il est également nécessaire d’améliorer la coordination de la promotion de la Suisse et de faire participer à son financement toutes les branches qui en profitent, des banques à la culture.
Mardi à Berne, Hotelleriesuisse, organisation faîtière de la branche hôtelière, présentait ses priorités politiques pour l’année en cours.
Premier axe: réserver l’aide financière destinée à la promotion aux destinations «compétitives au niveau international». Quant aux autres, l’organisation estime qu’elles doivent s’autofinancer.
S’il faut redéfinir le mode de financement, c’est parce qu’il est actuellement insatisfaisant et qu’il ne correspond pas aux besoins de la branche dans un monde globalisé, estime Hotelleriesuisse.
Les structures destinées à la promotion et à la commercialisation des destinations touristiques se basent en effet toujours sur des critères politiques, comme les frontières cantonales et communales. Or, celles-ci ne signifient rien pour le client.
Synergies
Par ailleurs, Hotelleriesuisse soutient les efforts du monde politique visant à mieux coordonner la promotion de la Suisse. En réponse à deux motions parlementaires, le gouvernement a présenté en décembre 2005 un rapport sur les possibilités de synergies entre différentes organisations comme Suisse Tourisme, Présence Suisse et swissinfo.
Celui-ci prévoit quatre scénarios, de la collaboration à une fusion élargie, qui comprendrait également les organismes de promotion de certains produits suisses d’exportation. Le texte doit revenir prochainement au parlement.
Hotelleriesuisse demande également que toutes les branches qui profitent du tourisme participent financièrement à sa promotion. Ici, l’organisation pense notamment aux banques, au commerce de détail et à la culture.
Libéralisation
Plus généralement, Hotelleriesuisse plaide pour une plus grande libéralisation et davantage d’ouverture dans la politique économique extérieure. Elle estime en effet que de telles mesures se répercutent toujours de façon positive sur la branche hôtelière.
Les hôteliers soutiennent ainsi l’abrogation de la loi sur l’acquisition d’immeubles par des personnes à l’étranger. En matière agricole, ils souhaitent la création d’exploitations plus grandes et la fabrication de produits régionaux innovants et de grande qualité.
Pour assurer la compétitivité de l’hôtellerie suisse, l’organisation estime qu’il faut aussi accroître la libéralisation dans les domaines de l’électricité, des télécommunications, de la poste, des chemins de fer et des marchés publics.
Sur le plan extérieur, Hotelleriesuisse demande un rapprochement de la Suisse avec l’Union européenne par la voie bilatérale. L’association appelle aussi de ses voeux une issue positive des négociations de l’Organisation mondiale du commerce, avec à la clé d’importantes mesures de libéralisation, notamment dans l’agriculture.
swissinfo et les agences
Hotelleriesuisse est l’organisation faîtière nationale, qui regroupe 21 associations hôtelières régionales, totalisant plus de 100 sections.
L’association compte 3350 membres, dont 2300 hôtels, qui génèrent au total plus de 80% des nuitées en Suisse.
– En 2004, l’économie touristique a représenté environ 3% du produit intérieur brut de la Suisse.
– En 2005, la branche a enregistré une hausse de 2,7% des nuitées, à 32,9 millions. 44,4% des clients étaient suisses. Parmi les étrangers, les plus nombreux sont les Allemands (16,9%), suivis des Britanniques (6,1%), des Américains (4,5%), des Français (3,7%) et des Italiens (3,1%).
– Malgré ces chiffres en hausse, le secteur hôtelier traverse une phase de restructuration. De nombreux hôtels ne répondent plus aux exigences du tourisme moderne et des centaines de petits établissements devront fermer dans les prochaines années.
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