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Le zapping de Parking

Gustave Parking: "Je suis un intégriste de la tolérance". swissinfo.ch

Après des préliminaires signés Jean-Marie Bigard, la 13e édition du Festival Morges-sous-Rire s'est allumé mardi soir avec notamment à l'affiche le Français Gustave Parking. Et «allumé» n'est pas un vain mot.

«Le slip, c’est une sorte de tchador qui permet à l’homme de cacher son vrai visage». Ou «La mort, c’est le meilleur moment de la vie, c’est pour ça qu’il faut la garder pour la fin». Ou encore: «Je suis un intégriste de la tolérance», à compléter par: «La France aux Français, la Bourgogne aux escargots!»

Voilà pour le côté textuel de l’artiste. Encore faudrait-il préciser qu’au moment où il scande cette dernière citation, Gustave Parking est lui-même déguisé en escargot, avec pour coquille une pataugeoire verte en plastic. Mais on l’a également vu en quincaillier, en prince égyptien, en magicien, avec toujours des accessoires aussi disparates que quotidiens: normal, tous relèvent de la récupération, car l’homme est résolument écolo: «Je chante pour notre mère la Terre», dit-il, sincèrement, entre deux pitreries baroques.

Alors qu’on est habitué au format «sketch», Gustave Parking fait éclater la formule. Une idée fuse à chaque instant, jet continu, et son spectacle alterne mots d’auteurs, plaisanteries graveleuses, dialogues avec le public et gags visuels. A un rythme assez effréné. Bien sûr, tout n’est pas égal chez lui… sinon l’énergie et le plaisir de s’amuser à plein temps. Zapping permanent: «C’est très bien de zapper. L’important, c’est l’esprit du zapping. C’est-à-dire l’esprit de celui qui sélectionne les images», dit-il.

Autre dimension à ne pas négliger chez Gustave Parking: une sorte de poésie absurde, qui relève davantage de l’humour décalé que du sonnet en alexandrins: «A partir du moment où je suis sur une scène, j’essaie de produire quelque chose qu’on produit moins à la télé. C’est de l’allégorie théâtrale: sur une scène, tu peux prendre n’importe quel objet et en faire un avion, alors qu’à la télé, tu montres les images de l’avion…»

Gustave Parking est né, il y a vingt ans, de l’imagination de Pierre Le Bras, qui lui en avait déjà vingt-six. Son personnage, il l’a traîné partout: en première partie de CharlElie Couture ou des Stranglers (!), avant des combats de buffles à Sumatra, devant des militaires chinois face à la muraille de Chine, pour des moines tibétains, dans des villages africains, dans des prisons françaises, mais aussi à l’Olympia ou dans des soirées d’entreprises très chic. «J’aime bien jouer devant des publics différents», résume-t-il. En effet.

Bernard Léchot

Le Festival Morges-sous-Rire se poursuit jusqu’au 18 juin… Notamment à l’affiche:
la comédie «On choisit pas sa famille» de Jean-Christophe Barc (14), Les Frères Taloche (15), Didier Gustin (15), Danyboon (16 et 18), et Michel Boujenah (17).

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