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Les «géants» portugais pour finir l’Euro

Keystone

D'ores et déjà éliminée de 'son' Eurofoot, la Suisse va prendre congé de son public dimanche au stade Saint-Jacques de Bâle en affrontant les stars du Portugal dans un match sans véritable enjeu. Les titulaires vont-ils laisser leur place aux remplaçants?

Quelle équipe l’entraîneur suisse Köbi Kuhn va-t-il aligner pour son 73e et ultime match à la tête de la sélection nationale dimanche contre le Portugal? Quelle formation pour ce match ‘spécial’ à plus d’un titre; c’est aussi face aux Lusitaniens que la Nati va quitter ‘son’ Euro et prendre congé de ‘son’ public.

Une chose est sûre, les Suisses vont tout faire pour jouer au mieux, en rêvant même de remporter, enfin, une rencontre lors d’une phase finale d’un Championnat d’Europe. Ce qu’ils n’ont pas réussi à faire en 1996 en Angleterre ni en 2004 au Portugal. «Nous le devons à nos supporters», dit l’entraîneur assistant Michel Pont.

Dès lors, c’est bien la meilleure équipe possible qui devrait se retrouver sur le terrain du stade Saint-Jacques, exception faite des blessés (Alexander Frei et Marco Streller notamment).

Il n’y a pas de remplaçants

«La notion de remplaçant n’existe pas à ce niveau. En tant qu’entraîneur, on se doit toujours de mettre les meilleurs sur le terrain. Et ceux qui ont subi les deux défaites contre la République tchèque et la Turquie n’étaient peut-être pas les meilleurs», analyse l’ancien international et entraîneur Umberto «Bertine» Barberis.

Consultant pour le compte de swissinfo durant tout l’Euro, ce dernier estime donc que des changements sont inévitables: «Il ne s’agit pas d’une récompense pour ceux qui n’ont pas joué, mais de sortir de cet Euro la tête haute. Pour moi, la victoire n’est pas nécessaire car l’adversaire est de très grande valeur. Un match nul constituerait déjà une excellente performance.»

«Même s’ils sont certains de terminer premier de groupe, les Portugais ne vont pas brader cette rencontre, conclut ce dernier. Car perdre n’est jamais une source de motivation. Les Suisses devront donc éviter de se ruer à l’attaque pour finir par prendre trois buts à l’arrivée… »

Ancien gardien titulaire de l’équipe de Suisse, aujourd’hui relégué sur le banc, Pascal Zuberbühler aimerait également terminer sa carrière internationale – entamée en septembre 1994 – sur une bonne note. Au mieux, en enfilant encore une fois le costume du titulaire.

«Jusqu’ici, nous n’avons pas fait ce qu’il fallait, regrette-t-il. Nous avons montré de belles choses mais nous avons manqué d’efficacité devant et commis des erreurs en défense. Cela ne pardonne pas au niveau international. Il nous reste une dernière chance de nous rattraper contre le Portugal. Je n’ai aucune garantie d’être titulaire mais si l’entraîneur me demande de jouer, je serai prêt!»

Ronaldo, Deco et les autres…

Côté portugais, les interrogations sur l’équipe qui jouera le match face au pays organisateur de l’Euro vont également bon train… mais pour d’autres raisons.

Assurés de terminer en tête du groupe A à la faveur de leurs deux victoires contre la Turquie (2-0) et la République tchèque (2-1), les Lusitaniens n’ont pas grand chose à prouver dans leur confrontation face aux Suisses. Même si leurs nombreux supporters attendent énormément de la Selecção.

L’entraîneur brésilien du Portugal, Luiz Felipe Scolari, osera-t-il dès lors laisser au repos quelques-unes de ses stars telles Cristiano Ronaldo, Deco, Simão ou Nuno Gomez?

Pour Nuno Tiago Pinto, journaliste portugais de l’hebdomadaire Sabado présent en Suisse, cette issue ne serait pas vécue comme une trahison par les fervents supporters.

«Les supporters veulent voir Ronaldo, c’est sûr, estime-t-il. Mais ils savent aussi très bien que ce dernier jouera encore au stade des quarts de finale. Si Cristiano, Deco, Simão ou Nuno Gomez restent sur le banc, les fans les plus fervents seront heureux de voir jouer Nani ou Quaresma… qui ne sont d’ailleurs pas les derniers venus!»

swissinfo, Mathias Froidevaux

Contre le Portugal, la Suisse essaiera désespérément de remporter son premier match d’une phase finale d’un Championnat d’Europe.

En Angleterre en 1996, la Suisse avait fait match nul face à l’Angleterre (1-1) avant de perdre contre les Pays-Bas (0-2) et l’Ecosse (0-1). En 2004 au Portugal, la Suisse avait partagé l’enjeu avec la Croatie (0-0) et perdu contre l’Angleterre (0-3) et la France (1-3).

En perdant contre la République tchèque (0-1) et face à la Turquie (1-2) cette année, les Suisses sont d’ores et déjà éliminés de la course aux quarts de finale du groupe A avant même le dernier match contre le Portugal.

Dimanche, ce sont la Turquie et la République Tchèque qui se disputeront la deuxième place qualificative pour les quarts de finale (derrière le Portugal déjà qualifié) dans un face à face.

En cas d’égalité -et sachant que les deux adversaires présentent au coup d’envoi exactement les mêmes statistiques en terme de buts marqués et encaissés – il faudra recourir à une séance de tirs au but pour les départager.

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