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Les 7èmes Visions du réel de Jean Perret

Pour Jean Perret, un bon film documentaire "c’est l’observation opiniâtre et attentive du cinéaste". Keystone Archive

Le Festival international du cinéma documentaire bat son plein dans la petite localité vaudoise de Nyon. Son directeur, Jean Perret, nous dit ce qui lui tient le plus à coeur dans cette 7e édition.

Parmi les grands événements, Jean Perret relève d’abord l’ouverture du festival avec Emir Kusturica, immense cinéaste originaire de Sarajevo et Palme d’or à Cannes en 1985 et 1995. Cette année, il est venu à Nyon montrer son premier long métrage documentaire sur la tournée d’un groupe de rock des Balkans, «No Smoking».

En primeur, Jean Perret nous révèle qu’Emir Kusturica reviendra l’année prochaine pour une discussion en atelier avec le public. «Car, c’est un homme, précise Jean Perret, qui a beaucoup à dire sur le cinéma, qu’il soit documentaire ou de fiction. Avec une réflexion très pointue sur les tout nouveaux moyens de filmer».

Autre point fort qui caractérise le programme de cette année: L’accueil de neuf personnalités sud-africaines dans le cadre d’un accord passé avec un festival du même type au Cap.

Il s’agit pour Nyon de dire avec les Sud-Africains à quel point «ce vieux nouveau pays qu’est l’Afrique du Sud» est en train de se construire une nouvelle mémoire audiovisuelle.

«L’attention qu’on peut leur porter peut leur être utile pour renforcer leur démarche, qui consiste maintenant à créer une vraie cinématographie indépendante, explique Jean Perret, et qui documente leur passé douloureux et problématique. Mais qui témoigne aussi de leur envie d’un nouveau pays, d’un avenir».

Pour Jean Perret, un bon film documentaire «c’est l’observation opiniâtre et attentive du cinéaste, qu’elle soit relative au présent ou au passé. C’est la confrontation du cinéaste à la réalité du terrain».

Ensuite, poursuit le directeur du festival, «c’est la transformation de ce matériel capté, dans une écriture, dans une construction, qui fait du film, un roman du réel, de vraies histoires».

Mais, il y a tout de même un paradoxe dans l’expression «roman du réel»! Et c’est justement ce qui intéresse au plus haut point le festival, «parce que cette apparente contradiction comporte précisément les deux dimensions: celle de l’observation rigoureuse d’une réalité et la transfiguration de ce travail orientée dans une vision subjective».

Dans ce sens-là, deux jeunes cinéastes suisses font beaucoup parler d’eux, ces jours-ci, dans le Concours des Regards neufs qui est une compétition censée révéler le cinéma de demain.

Raison pour laquelle, swissinfo s’est plus particulièrement attardé sur «117 Police Secours» du Lausannois Raphaël Sibilla et sur «Juntos-un retour en Argentine» de la journaliste TV, Raphaëlle Aellig.

Selon Jean Perret, ces deux cinéastes sont des exemples à retenir. Ils ont vraiment pris le temps d’enquêter. Le premier nommé sur la réalité policière d’un Lausanne nocturne mouvementé. Et la seconde, en accompagnant, dans son retour en Argentine, une chorégraphe et ancienne militante exilée.

Emmanuel Manzi

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