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Les adieux de Renée Auphan sur un air de Tosca

L'ultime spectacle du Grand Théâtre de Genève - l'opéra Tosca de Puccini - coïncide avec la dernière saison de la directrice Renée Auphan. La critique est mitigée. Renée Auphan n'en est que plus remontée.

«Les critiques sont un peu négatives sur la mise en scène d’Uwe Eric Laufenberg. Mais, rétorque Renée Auphan, directrice du Grand Théâtre de Genève, je ne les partage pas du tout».

En effet, pour Renée Auphan, il y a d’un côté la perception des professionnels du théâtre et, de l’autre, une vision sensiblement différente de la presse spécialisée.

«La mise en scène de Tosca est excellente. Même si l’on peut émettre quelques réserves, il y a une très bonne direction d’acteurs. Ce qui compte le plus à mes yeux. En outre, les chanteurs sont heureux de travailler avec Uwe Eric Laufenberg».

«Le résultat est exactement ce que je souhaitais. Le public a aimé comme j’ai moi-même apprécié cette version de Tosca de Giacomo Puccini (1858-1924). Vous savez, le public ressent un spectacle globalement».

En revanche, pour Renée Auphan, si les journalistes font la fine bouche, c’est probablement qu’ils finissent par assister à un trop grand nombre de spectacles.

Conséquence: les critiques recherchent éperdument l’avant-gardisme. Ils veulent à tout prix et tout le temps être surpris.

Or, pour Renée Auphan, les comédiens et chanteurs d’opéra ne sont pas forcément là pour surprendre. Ils montent sur scène pour avant tout donner du plaisir.

«De toute façon, je dois vous avouer que je n’ai jamais partagé l’avis de la presse, de manière générale. Car nous ne ressentons pas un spectacle de la même manière. Et nous n’avons surtout pas les mêmes critères. Donc, nous raisonnons différemment».

«Un directeur de théâtre programme une saison d’abord en fonction du public. Et pour ce faire, il doit avoir quelque chose en commun avec le public. Sans quoi, son théâtre ne marche pas».

Dans ce sens-là, «les spectateurs m’ont toujours suivie. A partir de ce constat, vous allez en conclure que je dois être d’une banalité affligeante. Du moment que je fais partie de la masse populaire».

Cela dit, «je n’ai pas programmé spécialement l’opéra Tosca en prévision de mon départ. Je voulais simplement clore cette saison par un spectacle populaire. Car nous avions programmé jusque-là passablement d’ouvrages difficiles et peu connus du public».

En outre, l’opéra Tosca de Puccini n’avait plus été donné à Genève depuis une dizaine d’années. Dernières représentations: mercredi et samedi 20 et 23 juin, à 20h.

Le 30 juin, Renée Auphan tire sa révérence, après avoir dirigé durant six ans le Grand Théâtre de Genève. Et lui avoir apporté cet éternel soleil dans la voix et le regard qui la caractérise, en tant que femme du sud de la France.

Emmanuel Manzi

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