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Les arènes d’Avenches, de Jane B. à Sinsemilia

Jane Birkin participe à la 1ère soirée de cette 13e édition. swissinfo.ch

Et entre deux, un déluge de musique en quatre soirées pour une 13e édition qui s’annonce belle.

Le festival «Rock oz’Arènes», un peu plus chaque année, offre une programmation colorée et prestigieuse.

Il fut un temps où les gros étaient la chasse gardée des gros. Je m’explique: seuls les grands festivals – Nyon, Montreux – pouvaient s’offrir des artistes de renommée internationale. Mais ces temps ont changé. Et des manifestations perçues comme plus modestes se paient désormais vedettes et stars à la pelle.

C’est tout particulièrement le cas d’Avenches, qui, en 1992, réunissait pour un soir… 720 spectateurs venus écouter notamment Constantin et Le Beau Lac de Bâle. Désormais, le festival se tient sur quatre soirées, draine autour des 30.000 spectateurs depuis 2002, et joue les annuaires de la rock, pop et dance music.

La preuve? Joe Cocker, Patti smith, Deep Purple, Manu Chao, Beck, Placebo, Faithless, Iggy Pop, Frank Black, Prodigy, PJ Harvey, The Wailers, Alpha Blondy, NTM, Ice-T notamment sont passés par là…

Il faut dire que depuis quelques années, le nombre de places lors de la manifestation est passé de 6000 à 8000 par soirée, et que la hausse des prix des concerts – constatable sur la planète entière ou presque – a permis à de ‘petites’ manifestations d’aiguiser leurs appétits et leurs prétentions.

Walk on the soft & wild side

Ce mercredi jouera la carte des mythes. Avec Lou Reed, figure sulfureuse d’un New York disparu. «Heroin», «Vicious», l’ex-pilier du Velvet Underground rappellera aux aînés qu’il fut un temps où Warhol et la Factory n’appartenaient pas encore à l’Histoire.

Jane B., qui ouvre la soirée, l’a connu, ce temps-là, elle que Gainsbourg décréta «Ex-fan des sixties». C’est avec son spectacle «Arabesque» qu’on l’annonce à Avenches. Arabesque, ou les chansons du Pygmalion de toujours revues et corrigées par les envolées arabisantes de Djamel Benyelles. Violon magique, frisson assuré.

Et le même soir, la diva germano-punk Nina Hagen, reconvertie au Bouddhisme et au jazz, conclura l’affaire accompagnée du grain – gros grain – de folie qui ne l’a jamais abandonnée.

Electro & Rock

Au deuxième jour, jeudi, les arènes seront rock avec les Belges de dEUS, pop avec les Britanniques Dandy Warhols et trip-hop avec les champions reconnus du genre, Massive Attack.

Mais comme on n’est jamais jeune très longtemps, c’est le vendredi que des hordes d’adolescents énervés débouleront sur le site antique pour écouter la violence des Français Pleymo, la brutalité de Bloodhound Gang et la fébrilité néo-punk de The Offspring.

Feu d’artifice

La soirée – la nuit – la plus étonnante de cette 13e édition sera indéniablement celle de samedi. Il était prévu qu’Eddy Mitchell vienne traîner sa nonchalance à Avenches. Sa défection aura forcé les organisateurs à concocter un programme pour le moins éclectique.

Le génial et obèse rocker new-yorkais Popa Chubby ouvrira le bal. Il sera suivi par Corneille, un Rwandais émigré en France, dont le parcours pour le moins difficile se décline en langage R&B. Viendront ensuite les Simple Minds, phénomène écossais des années 80.

Et c’est après un feu d’artifice – mais la soirée n’en est-elle pas un en elle-même? – que les Grenoblois de Sinsemilia viendront incendier et enfumer les arènes dans un nuage de ragga, de dub, de ska et d’herbe qui fait rire.

Sectaires musicaux s’abstenir.

swissinfo, Bernard Léchot

Rock oz’Arènes se tient dans l’amphithéâtre d’Avenches (Aventicum), construit sous Trajan.
Gradins et sol peuvent accueillir environ 8000 personne.

– Parallèlement à la scène des Arènes, celle du Casino, plus modeste, propose toute une série de groupes moins connus, dont un bon nombre d’artistes suisses.

– A l’affiche: The Rambling Wheels, Ray Wilko, Swab, Pendleton, Puppetmastaz, Manufactur, The Mad Cowgirl Disease, Brazen, Electric Eel Shock, Underschool Element, The Watzloves, Petit Vodo, Kera, La Caravane Electro.

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