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Les artistes de Chênois à un smash du titre national

Chênois (en bleu) et Näfels lors de la quatrième rencontre, dimanche dernier. Keystone

Mercredi soir, contre Näfels, dans le canton de Glaris, le club de volley-ball genevois de Chênois joue pour le titre de champion de Suisse, à l'enseigne du 5e et dernier match de la finale.

La pression est à son comble. Les deux équipes ont remporté chacune deux victoires dans cette finale au meilleur des cinq matches. C’est dire si les deux formations se connaissent par cœur et sont de même valeur.

Pour le directeur sportif du Volley Club de Chênois, Jean-Baptiste Blazy, «le titre national se jouera dans la gestion des émotions. Le volley est un sport de feeling. S’adjugera le titre la première équipe qui, d’entrée, saura s’imposer au filet».

Depuis le début de cette finale du championnat de Suisse, Chênois pratique un jeu à hauts risques, tente des gestes et des combinaisons difficiles techniquement. Mais, en même temps, concède souvent trop de points à son adversaire, Näfels.

Le 4e match de dimanche dernier est un bon exemple. Näfels avait remporté la première manche. Impérativement, Chênois devait donc changer son fusil d’épaule. Ses joueurs ont alors mieux assuré leurs services. Et c’est ainsi que Chênois a remporté les trois dernières manches du match, soit la totalité de l’enjeu.

Comme en football, il existe une différence notoire dans le jeu entre volleyeurs romands et alémaniques. Les premiers prennent des risques et jouent de manière spectaculaire. Les seconds se confinent dans un jeu plus pragmatique mais monotone. C’est là tout ce qui sépare un Chênois explosif d’un Näfels réaliste.

D’entrée, Chênois accusera deux désavantages à Näfels: tout un canton, Glaris, encouragera son équipe, avec un public situé très près du parquet et une salle basse dans laquelle on étouffe.

Pour se préparer, les joueurs ont pris congé (ils sont amateurs) et sont partis s’entraîner à Winterthur, avant de rejoindre, au beau milieu des Alpes glaronaises, le gros bourg de Näfels.

A noter la popularité de ce sport marginal et méconnu. Avec 2064 spectateurs, le record d’affluence a en effet été battu, dimanche dernier, au Centre sportif Sous-Moulin de Thônex. Alors que, habituellement, 300 à 600 personnes assistent aux matches de championnat.

Reste à savoir comment est né le club de Chênois. D’un point de vue historique, c’est un organiste de St-Gervais, Eric Schmid, qui a, dans les années 1950, introduit le volley-ball en Suisse, dans son propre jardin.

Très vite, Eric Schmid a créé Le Rapide. Puis, en 1972, Le Rapide a fusionné avec un autre club genevois (Musica) pour enfin donner naissance au Volley Club de Chênois.

Cette année, le Club de Chênois fête donc son 30e anniversaire. Et ses 30 ans de Ligue nationale A, sans aucune relégation en ligues inférieures.

Au total, Chênois a récolté neuf titres nationaux. Soit trois titres de champion (1984, 96 et 97), cinq coupes (1979, 86, 93, 94 et 97), et une super Coupe de Suisse en 1998.

Pas étonnant dès lors que quatre joueurs de Chênois – Dominik, Lardi, Racovita et Talmon-Gros – fassent partie de l’équipe nationale suisse de volley-ball qui participera aux Universiades de Pékin, en septembre.

Une Nati qui se situe parmi les trente meilleures formations du monde. Et qui renaît de ses cendres, après des années passées dans l’ombre.

Emmanuel Manzi

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