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Les biotechs suisses attirent les investisseurs

Merck Serono, comme on dit désormais, leader du biotech, garde son siège à Genève. Keystone Archive

Genève organise la 6ème édition de BioData, son Salon des biotechnologies, où se rencontrent investisseurs et représentants d'un secteur en pleine croissance.

Durant deux jours, quelque 400 financiers et entrepreneurs font le point sur l’un des secteurs de pointe de la santé et l’un des pôles d’excellence de l’économie suisse.

«Depuis 2005, des centaines de millions de francs ont été investis dans de jeunes sociétés de biotechnologie», affirme Christophe Lamps, l’un des fondateurs de BioData. Plus précisément, le Swiss Biotech Report donne le chiffre de 295 millions de francs, pour la seule année 2005.

Egalement spécialiste du secteur pour la société de communication Rochat & Partners, Christophe Lamps cite Addex Pharmaceuticals et ACInum, deux jeunes entreprises de l’arc lémanique. En 2006, elles ont bénéficié – avec d’autres – du regain d’intérêt des financiers.

Et cette année, le BioData compte sur une forte présence des investisseurs, ce qui n’avait pas été le cas l’année dernière.

Confiance affichée

Hervé de Kergrohen, président du Salon est confiant. Selon lui, un nombre croissant de banques privées et de capital-risqueurs place de l’argent dans de jeunes sociétés de biotechnologie.

Si elle se confirme, cette dynamique va renforcer le pôle de compétitivité dans ce secteur. Un «cluster» qui se développe principalement dans l’arc lémanique autour du leader genevois Sereno racheté en 2006 par l’Allemand Merck.

«Lorsque de nombreuses compétences clés sont disponibles dans une région avec un tissu dense et complémentaire de hautes écoles, d’hôpitaux, de prestataires de services, de sous-traitants, c’est la région qui attire les entreprises et non les entreprises qui vident la région de ses compétences», explique Pierre-François Unger, ministre de l’économie du canton de Genève.

Coopération transfrontalière

De fait, l’arc lémanique dispose de solides atouts pour s’imposer dans ce secteur.

Avec tout de même quelques bémols, que relève Christophe Lamps. Les fonds dévolus à la recherche sont limités et les incitations financières, comme les stock options pour les cadres et les employés de ces jeunes sociétés, sont encore trop rares.

Par contre, la collaboration avec Rhône-Alpes, région française limitrophe très active dans ce secteur de pointe de la santé, s’intensifie. Et ce grâce surtout au Comité régional franco-genevois (CRFG).

«En dix-huit mois, nous sommes arrivés à faire comprendre à Bercy [ministère français de l’économie] que la bilocalisation était une chose intelligente», se réjouit Roger Vioud, président de la commission des Affaires internationales de Rhône-Alpes.

Et ceci en faisant la démonstration que «les investisseurs qui ont de l’argent à placer en France ou en Suisse ne devaient, ni être assommés de paperasse, ni être traités autrement sur le plan fiscal, que comme des personnes normales».

La Suisse entière concernée

En Suisse même, des collaborations se nouent avec les autres régions actives dans le domaine des biotechnologies, que ce soit la région baloise, zurichoise ou le canton du Tessin, même si les sociétés basées dans ces différentes zones sont également en concurrence.

«Dans ce secteur, et plus largement dans celui des sciences de la vie, il y a de la place pour tout le monde», assure Christophe Lamps.

Reste à savoir quelles malades vont le plus bénéficier des progrès des biotechnologiques ces prochaines années. Christophe Lamps cite les personnes atteintes du cancer, d’Alzheimer, d’addiction au tabac ou de migraine. Avant de conclure: «Le champ d’action des biotechnologies est très vaste. Il touche en particulier les troubles neurologiques».

swissinfo, Frédéric Burnand à Genève

L’édition 2007 de BioData se tient à Genève les 23 et 24 janvier.
En 2006, quelque 400 participants dont des analystes, des spécialistes du capital-risque et des investisseurs institutionnels ont participé au salon genevois.
Le symposium a également accueilli plus de 55 présentations de sociétés et 45 intervenants en séance plénière.

Selon le Swiss Biotech Report, la Suisse compte plus de 220 sociétés actives dans les biotechnologies et les technologies médicales, dont la moitié est basée en Suisse romande.

Ce secteur en forte croissance employait en 2005 plus de 14’000 personnes et générait un chiffre d’affaires de 6 milliards de francs.

Sur 523 produits de biotechnologies en cours de développement en Europe, 109 viennent de Suisse.

En collaboration avec la région française Rhône Alpes, la Suisse veut développer autour de Genève un pôle d’excellence en biotechnologies et technologies médicales. Ce développement concerne également les régions de Zurich, de Bâle et du Tessin.

En Suisse comme ailleurs, la santé est considérée comme l’un des secteurs les plus prometteurs de l’économie de demain.

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