Les boîtes noires peuvent livrer leur secret

Sur le terrain, l'évacuation des débris a commencé. Keystone

Les deux boîtes noires du Jumbolino de Crossair sont endommagées mais utilisables. Sur le terrain, l'évacuation des débris a commencé.

Les boites noires ont été confiées à des spécialistes parisiens. Les experts du Bureau d’enquête français travaillent en collaboration avec le constructeur du Jumbolino British Aerospace.

Ils pourraient avoir fini de lire les données des boîtes noires mardi soir. L’analyse prendra toutefois un certain temps, selon Jean Overney, chef du Bureau d’enquête sur les accidents d’aviation (BEAA).

Il s’agit d’abord de synchroniser les paramètres de vol avec les conversations dans le cockpit de l’avion (voice recorder) et les conversations entre les pilotes et la tour de contrôle de l’aéroport de Kloten. Alors seulement une reconstitution des événements pourra être tentée.

Evacuation de l’épave

Sur le lieu de la catastrophe, dans un petit bois près de Bassersdorf (ZH), les premiers gros débris de l’épave, comme les turbines, ont été enlevés mardi après-midi à l’aide d’une grue. L’arrière de l’avion, resté intact, doit être démonté pièce par pièce avant d’être transporté.

L’évacuation de la carcasse sera terminée à la fin de la semaine au plus tard, a indiqué le responsable des opérations, Bruno Keller. Quelque 80 personnes sont encore à l’œuvre, dont une douzaine de collaborateurs du BEAA.

Les débris sont entreposés dans un hangar de l’armée, situé entre Winterthour et Zurich. Il est encore trop tôt pour dire si l’enquête nécessitera une reconstitution du Jumbolino ou de ses éléments, selon le chef du BEAA Jean Overney.

Identification des victimes

L’Institut de médecine légale de Zurich aura fini d’identifier les corps des 24 victimes du crash au début de la semaine prochaine ou même plus tôt, d’après le responsable de l’institut, Rudolf Hauri.

Mardi matin, les médecins légistes avaient déjà récolté un tiers environ des objets et documents utiles à l’identification, brosses à dent avec des restes de salive et autres photos de la dentition. Une identification fiable des corps mutilés par les brûlures est en effet impossible d’après leur apparence extérieure.

Cérémonie retransmise à Genève

La cérémonie à la mémoire des 24 victimes du crash du Jumbolino de Crossair prévue jeudi à 14h00 à la cathédrale de Bâle sera retransmise en direct dans une église catholique à Kloten, à l’aéroport de Lugano-Agno et à l’aéroport de Genève. Une liturgie d’une vingtaine de minutes est également prévue à Kloten.

Le vice-président de la Confédération Kaspar Villiger participera à la cérémonie oecuménique à la cathédrale de Bâle, a annoncé mardi Crossair. Des représentants des gouvernements cantonaux sont attendus, de même que plusieurs diplomates de pays étrangers et des représentants des Eglises. Une délégation de Crossair et Swissair participera aussi aux cérémonies.

Piste 28 à l’étude

L’atterrissage aux instruments (ILS) sur la piste 28 de l’aéroport de Kloten est à l’étude depuis la signature de l’accord aérien avec l’Allemagne, en octobre dernier, a communiqué le Département fédéral des transports (DETEC).

Il n’est pas sûr qu’il sera réalisable techniquement. Les nombreux bâtiments à proximité de la piste sont susceptibles de brouiller les signaux électromagnétiques envoyés par le radar du système ILS aux avions qui atterrissent, a expliqué un expert de l’Office fédéral de l’aviation civile, Urs Lauener.

L’étude de faisabilité, qui comprend aussi des simulations, devrait être achevée début 2002. Si les résultats sont positifs, il faudra alors compter 12 et 16 mois pour équiper la piste d’un système ILS, le délai de livraison étant de plus de six mois.

swissinfo avec les agences