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Les cantons ne sont pas tous égaux devant le peuplement

Après 2030, la population suisse commencera à se disperser. Keystone

Avant de décliner, la population suisse devrait augmenter de 9% d'ici 2030. Une évolution très disparate d'un canton à l'autre, prévoit l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Selon ses derniers scénarios, Zoug et Fribourg compteront 21% d’habitants en plus. Bâle-Ville 6% de moins.

Au rang des cantons suisses qui devraient voir leur population diminuer d’ici 2030 figurent également Uri (-2%), Glaris (-5%). Tous les autres vont probablement enregistrer une progression sur 25 ans, pour autant que les conditions démographiques ne changent pas, comme l’a fait savoir jeudi l’Office fédéral de la statistique.

Se fondant sur un ‘scénario moyen’ portant sur 2005-2030, l’office indique que l’augmentation de la population devrait dépasser 18% à Appenzell Rhodes-Intérieures et 16% à Nidwald et Schwytz.

Dans les cantons de Vaud et du Valais, elle se situerait aux alentours des 14%, alors qu’elle serait de 13% à Zurich. Pour Genève, l’OFS prévoit une hausse de la population d’un peu plus de 6% d’ici 2030, alors qu’elle se limiterait autour de 4% à Neuchâtel et Berne, et à moins de 3% dans le Jura.

Davantage de pendulaires

En 2030, les cantons les plus peuplés devraient donc rester, dans l’ordre, Zurich, Berne, Vaud, Argovie et Saint-Gall. A eux cinq, ils représenteront toujours un peu plus de la moitié de la population de la Suisse.

Quant au dynamisme des grandes agglomérations, il va, selon les scénarios, continuer à favoriser l’accroissement démographique des cantons situés dans leur sphère d’influence. Le canton de Zurich, mais également les cantons de Zoug, de Schwytz, de Thurgovie et d’Argovie bénéficieront ainsi de l’attractivité de l’agglomération zurichoise.

Le canton de Fribourg sera pour sa part favorisé par sa proximité avec Berne et Lausanne. Enfin, l’accroissement démographique du canton de Vaud sera en partie dû à son voisinage avec l’agglomération genevoise.

Migrations, unique moteur de croissance

Sur le plan de l’évolution démographique entre 2005 et 2030, seuls les cantons de Zurich, Zoug, Fribourg, Vaud et Genève devraient encore enregistrer plus de naissances que de décès. Dans les autres cantons, la fécondité très basse ne pourra plus compenser l’augmentation des décès.

Quant à la croissance démographique, les migrations, que ce soit en provenance des autres cantons ou de l’étranger, en seront «l’unique moteur pour la plupart des cantons», comme le relève l’OFS dans son communiqué.

Les migrations internationales profiteront surtout aux cantons urbains ou touristiques (Bâle-Ville, Grisons, Tessin), et les migrations internes aux cantons ruraux mais proches des grandes agglomérations (Fribourg, Appenzell-Rodes-Intérieures, Nidwald).

Besoin d’espace

«La population d’un canton comme Bâle-Ville recule car les gens veulent avoir un appartement ou une maison plus grands. Ils se déplacent alors à Bâle-Campagne ou en Argovie», a confié à swissinfo Raymond Kohli, statisticien à l’OFS.

«De manière générale, les gens entre 35 et 50 ans ont tendance à aller habiter à la campagne car ils ont des familles et désirent plus d’espace. La disponibilité des terrains est par ailleurs plus grande, à Fribourg par exemple. Ensuite, ils ne se déplacent plus, d’où le vieillissement plus marqué en zone rurale», poursuit-il.

Et Raymond Kohli de souligner que l’augmentation démographique signifie un apport en termes d’impôts pour les cantons, mais aussi la nécessité de consentir à des investissements, que ce soit au niveau des transports, du domaine scolaire ou de la prise en charge des personnes âgées.

Le vieillissement, un défi majeur

Au niveau de la pyramide des âges justement, le vieillissement représentera «un défi majeur pour les cantons», note l’OFS. Atteignant 16% en 2005, la proportion de personnes de 65 ans ou plus devrait passer à plus de 24% en 2030.

La part des personnes de 65 ans et plus atteindra un maximum de 29% à Appenzell-Rhodes-Extérieures. Elle sera la plus basse à Genève (20%), grâce au grand nombre de jeunes immigrants et au départ de gens plus âgés vers d’autres cantons.

L’OFS prévoit qu’il y aura 21% de plus de 65 ans dans le canton de Vaud, 22% à Zurich, 23% à Fribourg. Leur part devrait dépasser la moyenne suisse (24%) à Neuchâtel (25%) ainsi que dans les cantons du Jura (26%) et de Berne (27%).

Enfin le rapport entre personnes de plus de 65 ans et actifs âgés de 20 à 64 ans variera entre 34% à Genève et 55% à Appenzell-Rhodes-Extérieures. En moyenne suisse, ce rapport devrait passer de 26% en 2005 à 43% en 2030.

swissinfo et les agences

En 2050, une personne sur quatre établie en Suisse aura plus de 64 ans, selon le scénario le plus probable de l’OFS.

Cet office constatait l’été dernier que la population suisse vieillit plus vite que prévu. Dès 2025, le nombre des décès devrait dépasser celui des naissances.

Malgré une présence accrue des femmes sur le marché du travail, la population active (4,2 millions) diminuera dès 2019.

Actuellement, la Suisse compte 7,5 millions de résidents. Un chiffre qui devrait passer à 8,2 millions en 2036, avant de revenir à 8,1 millions en 2050.

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