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Les CFF renouent avec les bénéfices

Pour les CFF, le transport marchandises à travers les Alpes représentera la clef du succès. CFF

L’entreprise a enregistré un bénéfice de 25 millions de francs en 2003, contre une perte de 12 millions l’année précédente.

Réalisés dans un contexte économique difficile, ces résultats sont notamment dus à une réduction des coûts dans le trafic marchandises dont dépend l’avenir des CFF.

Les Chemins de fer fédéraux (CFF) ont remonté la pente l’an passé grâce au trafic marchandises. CFF Cargo a en effet réussi à réduire sa perte annuelle de deux tiers à 33,1 millions de francs contre 96,1 millions en 2002.

«Sur fond de stagnation du produit, l’amélioration notable du résultat résulte essentiellement d’une réduction des coûts et d’une restructuration dans le domaine du personnel», indique le président du conseil d’administration Thierry Lalive d’Epinay.

Les CFF se sont fixés comme objectif «d’atteindre l’équilibre d’ici 2005», selon Thierry Lalive d’Epinay, qui estime qu’à moyen terme, seules deux compagnies contrôleront le trafic marchandises à travers la Suisse: les CFF et la société germano-suisse Railion Deutschland (ex-DB-Cargo)/BLS Cargo.

Un trafic marchandises capital



«La réussite sur l’axe nord-sud à travers les Alpes revêt une importance capitale pour atteindre la rentabilité en 2005», souligne pour sa part le directeur des CFF Benedikt Weibel.

De leur côté, les routiers ne sont pas opposés au passage de la route au rail pour le trafic international nord-sud. Ils pensent cependant que l’offre ferroviaire n’est pas encore optimale.

«Nos membres estiment que le rail ne fonctionne pas assez vite et pas d’une manière suffisamment fiable, déclare Beat Keiser, porte-parole de l’Association suisse des transports routiers (ASTAG). Ce n’est pas forcément le problème des CFF, mais des autres compagnies de chemins de fer en Italie et en Allemagne.»

Cette préoccupation est prise au sérieux du côté des CFF. «Grâce aux filiales que nous avons créées en Italie et en Allemagne, nous mettons au point un réseau international qui apportera des améliorations, en termes de vitesse et de ponctualité», explique Stephan Appenzeller, porte-parole de CFF Cargo.

Pour accélérer le transfert de la route au rail, le ministère des Transports prévoit d’augmenter dès l’année prochaine la redevance poids lourds liée aux prestations (RPLP). Mais cette augmentation n’impressionne pas les transporteurs.

«Nous savons que la RPLP va augmenter de 50% l’année prochaine, déclare Beat Keiser. Les transports routiers seront plus chers. Mais l’augmentation ne sera pas suffisante pour nous contraindre à passer au rail.»

Seul l’achèvement des Nouvelles liaisons ferroviaires alpines (NLFA) pourrait permettre d’atteindre les objectifs du gouvernement, soit une réduction de moitié du trafic lourd à travers les Alpes.

Mais là encore, les routiers sont dans l’expectative: «Il faudra d’abord apporter la preuve que cela fonctionne vraiment, surtout au niveau international», prévient Beat Keiser.

«Le transfert de la route au rail est un processus complexe qui nécessite des années de travaux et des investissements importants, conclut Stephan Appenzeller. Ce sera finalement l’économie qui décidera si ce transfert aura lieu ou si, au contraire, le transport continuera à se faire sur la route.»

Trafic voyageurs en recul



Après une année record en 2002 grâce à Expo.02, le trafic voyageurs a souffert l’année dernière. Le bénéfice a chuté de 17,9% à 93,4 millions de francs (2002: 113,7 millions), tandis que le résultat d’exploitation EBIT s’est contracté à 165,5 millions (2002: 173,4 millions).

C’est le trafic international qui a été le plus mis à mal. La faute en revient à la faiblesse conjoncturelle, à la guerre en Irak et à l’épidémie de SRAS, selon les CFF. En contrepartie, le trafic régional et celui de loisirs ont augmenté. Au total, le nombre de voyageurs transportés a progressé de 2% à 250,2 millions.

Malgré la série de pannes vécues l’été et l’automne derniers, la ponctualité est restée au rendez-vous sur l’ensemble de l’année: 19 trains de voyageurs sur 20 sont arrivés à l’heure ou avec moins de cinq minutes de retard. Le taux de satisfaction des clients a atteint à nouveau 81%.

Le grand défi pour l’année en cours est le lancement de la première étape Rail 2000 le 12 décembre, a rappelé Benedikt Weibel. Il y aura alors 12% de trains en plus, et l’horaire sera optimisé dans 90% des cas. «Un changement aussi radical ne pourra pas se faire d’un jour à l’autre sans encombre», avertit le directeur, qui s’est néanmoins montré confiant.

Stop aux économies



Si les CFF veulent rester compétitifs au niveau international, il est primordial que les grands projets tels que les NLFA ou le raccordement aux réseaux européens à grande vitesse ne soient pas remis aux calendes grecques faute de moyens, estime Thierry Lalive d’Epinay. Résultat d’une «vue à court terme», faire des économies dans ces domaines coûtera «très cher» aux générations futures, selon lui.

Le président du conseil d’administration s’élève vigoureusement contre toute nouvelle restriction budgétaire touchant l’ex-régie fédérale, qui a apporté «la principale contribution au programme d’allégements de la Confédération».

swissinfo et les agences

Les CFF ont réalisé un bénéfice de 24,9 millions en 2003.
En 2002, la perte était encore de 12 millions.
Bénéfice du trafic voyageurs: 93,4 millions (113,7 en 2002).
Perte de CFF Cargo: 33,1 millions (96,1 millions en 2002).

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