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Les droits humains à l’honneur en Suisse

Comme la cathédrale de St-Gall, 218 églises suisses étaient pavoisées de blanc samedi. Keystone

La Journée internationale des droits humains a été célébrée samedi un peu partout en Suisse.

La ministre des Affaires étrangères Michline Calmy-Rey a lancé un appel pour une interdiction absolue de la torture, même dans la lutte contre le terrorisme.

La Suisse s’engage en faveur de l’abolition de la peine de mort ainsi que du respect de l’interdiction de la torture, a souligné la cheffe du Département fédéral des affaires étrangère (DFAE).

Son communiqué ajoute que «le caractère absolu de l’interdiction de la torture doit aussi être valable dans le cadre de la lutte contre le terrorisme», a-t-elle insisté.

Des violations intolérables des droits humains concernent particulièrement les femmes et les enfants, a ajouté Micheline Calmy-Rey, tout en soutenant les institutions et les organisations non gouvernementales qui contribuent à la prévention et à la lutte contre la traite des êtres humains.

Selon elle, la création d’un Conseil des droits humains de l’ONU qui soit efficace et crédible est à ce titre importante.

Eglises en blanc

Plus de 200 bannières blanches, très exactement 219, ont flotté samedi sur les églises de Suisse afin de lancer un appel à la lutte contre la pauvreté dans le monde.

L’idée de pavoiser les clochers des églises a été diversement suivie suivant les régions. Par exemple, on en dénombrait neuf à Saint-Gall, dont un sur la cathédrale, que, dans le canton, une trentaine de communes ont répondu à cet appel.

A Fribourg et Berne, on en recensait une bonne douzaine. De nombreux autres pays ont suivi l’exemple. Il s’agit notamment de rappeler à leurs dirigeants la promesse faite de diminuer de moitié la pauvreté dans le monde d’ici 2015.

Ne pas oublier les pauvres

Ce signe public fort est à la mesure d’un engagement conséquent dans la lutte contre la pauvreté, a relevé le communiqué commun des oeuvres d’entraide, Action de Carême, Pain pour le prochain, Caritas et la Fédération des églises protestantes.

Les œuvres d’entraide ont en effet mis cette journée internationale en relation avec les négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui doivent s’ouvrir lundi à Hongkong. Il s’agit maintenant de prendre des décisions en faveur des plus pauvres, a observé Reto Gmünder, secrétaire central de Pain pour le prochain.

Les oeuvres d’entraide expriment également le soucis que le gouvernement ne sacrifie les intérêts de l’agriculture indigène au profit des industries d’exportation et d’une libéralisation effrénée. Avec une telle position, le Conseil fédéral menacerait la réalisation des objectifs du Millénaire de l’ONU auxquels il adhérait.

Chine et Pologne épinglées

De son côté, Amnesty International a organisé un marathon d’écriture. Dans 80 localités, on pouvait écrire des lettres en faveur des hommes qui se trouvaient en danger.

Dans les rues commerçantes des grandes villes, la Déclaration de Berne et la Société pour l’amitié Suisse-Tibet ont également attiré l’attention du public sur les conditions de travail désastreuses dans les fabriques de jouet chinoises.

A Genève, quelque 50 personnes ont répondu à l’appel de la coordination nationale des sans-papiers, du collectif de soutien aux sans-papiers Genève et du collectif des travailleurs sans statut légal.

A Berne, environ 40 personnes ont répondu à l’appel des organisations d’homosexuels et de lesbiennes à venir manifester devant l’ambassade de Pologne. Elles entendaient protester contre les discriminations dont sont victimes les homosexuels dans ce pays.

swissinfo et les agences

En 1950, l’Assemblée générale des Nations unies a invité tous les Etats et toutes les organisations internationales concernées à célébrer le 10 décembre de chaque année la Journée des droits de l’homme.
Cette journée marque l’anniversaire de l’adoption en 1948, par l’Assemblée, de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

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