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Les enfants de Suisse veulent être pris au sérieux!

Ces enfants se sont aussi exprimés sur le racisme, la violence et la guerre. Keystone

Pendant cinq jours, l'Hôtel de Ville de Berne a abrité une conférence des enfants, organisée dans le cadre des préparatifs du prochain «sommet» de l'ONU qui leur est consacré. Leur principale revendication: être mieux entendus et davantage pris au sérieux.

Ils étaient cinquante, âgés de dix à quinze ans, venus d’un peu partout en Suisse sauf, bizarrement, de Suisse italienne. Avec eux, dix autres enfants originaires d’Allemagne, d’ex-Yougoslavie et de Colombie, invités pour élargir le débat aux dimensions du monde.

La majorité d’entre eux – c’est pour cela qu’ils ont été choisis – avaient déjà une expérience personnelle de ce genre d’événements, via des conseils de classe, d’école ou de famille. Voire, ici et là, dans des Parlements d’enfants.

Sept organisations suisses d’aide à l’enfance et à la jeunesse leur ont soumis deux grands thèmes de discussion: que peuvent faire les enfants de Suisse, d’Europe et du monde pour que leurs droits soient respectés? Que doivent ou que devraient faire aussi les adultes?

«Qu’ils nous prennent au sérieux!», répondent-ils. Un message qu’ils adressent d’abord aux enseignants dont ils attendent davantage d’esprit de dialogue quand il s’agit d’évaluer le travail scolaire, de prévoir les horaires de cours ou d’aménager l’environnement de leur école.

Ces enfants se sont également exprimés sur des thèmes comme le racisme, la violence et la guerre. Les adultes doivent montrer l’exemple, disent-ils. L’exemple d’un monde plus tolérant où les différentes cultures peuvent s’exprimer et où l’on cherche des solutions aux problèmes autres que la haine. De tout cela et des droits de l’enfant, il faut donc aussi parler à l’école.

C’est là que le bât blesse. En Suisse, seuls quelques cantons ont inscrit les droits de l’enfant dans leurs programmes. «De manière générale, nous dit une collaboratrice de l’association Pro Juventute, les enfants ne connaissent pas leurs droits et trop peu d’enseignants sont préparés à les expliquer». Bref. Il y a encore du pain sur la planche des écoles normales.

Vendredi matin, les soixante enfants réunis à Berne ont le plus officiellement du monde transmis leurs requêtes aux membres de la délégation qui, du 19 au 21 septembre prochain à New York, représentera la Suisse à la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies consacrée aux enfants.

Ces «revendications» trouveront-elles écho dans les travées de l’ONU? En tout cas, les gouvernements et les ONG sont encouragés à solliciter les avis des plus jeunes. Ce que semblent faire les Suisses, timidement pourtant et sans grande publicité.

Reste le site Internet que l’UNICEF met à leur disposition pour faire entendre leur voix. À la disposition aussi des adultes pour qu’ils prennent la peine de les écouter.

Bernard Weissbrodt

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