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Les Etats doivent tenir leurs promesses

La reconstruction de régions comme celle d'Aceh (Indonésie) sera une tâche énorme. Keystone

Plus de 250 ministres et professionnels de l’humanitaire se sont donnés rendez-vous à Genève pour coordonner l’aide promise aux survivants du tsunami.

La conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey représente la Suisse. Et c’est le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires qui a ouvert mardi après-midi cette conférence.

Selon les Nations Unies, pas moins de cinq millions de personnes en Asie du Sud ont besoin d’une aide d’urgence, deux semaines après le tsunami qui a ravagé la région.

En plus des morts (au moins 150’000), les raz de marée ont également fait un demi-million de blessés.

Un engagement global

«Cette conférence doit offrir à la communauté internationale l’occasion d’exprimer son engagement à faire face au défi commun», explique Thomas Jenatsch.

«Elle doit nous permettre aussi de définir des priorités pour l’avenir», ajoute le porte-parole de la Direction du développement et de la coopération (DDC).

«Les promesses d’aide n’ont cessé d’affluer, ajoute Elisabeth Byrs, du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). Mais, maintenant, nous avons besoin de voir ces promesses transformées en cash le plus vite possible.»

La semaine dernière, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a lancé le plus important appel de fonds de l’histoire de l’organisation, demandant un milliard de dollars pour l’aide d’urgence qui sera nécessaire durant les six prochains mois.

«Je pense que le premier test sera la conférence de Genève», avait-il répondu, lorsque les journalistes lui demandaient s’il avait bon espoir de voir se concrétiser les promesses d’aide internationale – estimées aujourd’hui à près de 4 milliards de dollars.

Et kofi Annan d’ajouter: «J’ai bon espoir que nous recevrons mardi le milliard de dollars que nous avons demandé».

Il faut fixer des priorités

C’est Jan Egeland, coordinateur de l’aide d’urgence des Nations Unies, qui préside cette conférence.

L’occasion pour la ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey d’insister sur le fait que les régions dévastées ont besoin non seulement d’une aide d’urgence, mais également d’une assistance à long terme.

Mais pour l’heure, c’est l’aide d’urgence que l’OCHA place en première ligne de ses priorités. Et particulièrement la fourniture aux sinistrés d’eau potable, de vêtements et de médicaments.

Mais, alors que tombent les obstacles qui ont freiné la distribution de l’aide dans les régions les plus touchées d’Indonésie et du Sri Lanka, les experts doivent maintenant élaborer un plan d’action à long terme pour reconstruire les vies détruites de millions de personnes.

«On peut craindre qu’une fois la crise passée, lorsque les caméras auront détourné leurs yeux de ces régions, le monde oublie, a encore dit Kofi Annan. Notre responsabilité est donc de rappeler que le travail n’est pas fini».

Les crises oubliées

Cela dit, les ministres présents à Genève sont également priés de ne pas oublier les crises humanitaires dans d’autres régions du monde comme la Tchétchénie, l’Angola, le Soudan ou les Territoires palestiniens.

D’ailleurs peu avant l’ouverture de la conférence, le directeur de l’agence suisse de coopération et d’aide humanitaire a fait allusion au fameux «effet médiatique».

Et Walter Fust d’inisiter: «Aussi cruciaux et légitimes que soient les besoins des victimes du tsunami, ceux qui souffrent d’autres crises ou d’autres conflits ne doivent pas être oubliés pour autant».

swissinfo, Anna Nelson à Genève

– Mardi se tient à Genève la conférence des donateurs, au cours de laquelle la communauté internationale doit confirmer ses promesses de dons en faveur des victimes du tsunami d’Asie du Sud.

– La conférence doit également coordonner les efforts et établir un calendrier des mesures d’aide à prendre immédiatement et à plus long terme.

– La catastrophe a fait au moins 150’000 morts et un demi-million de blessés. Cinq millions de personnes manquent actuellement des services de base (à commencer par l’eau potable) et des centaines de milliers sont exposés aux risques d’épidémies.

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