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Les familles des victimes sur les lieux du drame aérien

Les parents ont apporté des fleurs de Russie. Keystone

Les parents des 45 enfants victimes de la collision de lundi sur le lac de Constance sont sur place. 67 corps sur 71 ont été retrouvés.

Les parents, quelque 130 personnes, sont arrivés jeudi matin en provenance d’Oufa, ville industrielle de Bachkirie (est de la Russie). Elles ont apporté les dossiers médicaux et des photos de leurs enfants à des fins d’identification. Ils sont accompagnés de médecins et de psychologues.

Sur les 71 victimes de la catastrophe, 45 sont des enfants et des jeunes. Ils étaient les meilleurs élèves de leur école et se rendaient en vacances en Espagne.

Les parents des victimes ont assisté à une cérémonie civile à la mémoire de leurs enfants. Ils ont ensuite déposé des fleurs apportées de Russie sur les lieux de la catastrophe à Überlingen.


Elles ont précisé que les familles n’auraient pas à identifier les restes de leurs enfants. Pour l’heure, seuls les corps des deux pilotes du Boeing-cargo de DHL, ont été identifiés avec certitude.

Corps manquants

La police allemande espère retrouver les quatre corps restants dans la matinée, a indiqué un porte-parole. Dans la soirée de mercredi, les enquêteurs ont inspecté une grande partie de la carcasse du Tupolev russe et en ont retiré de nombreux corps, a-t-il ajouté. La police avait fait état auparavant de 69 corps retrouvés.

La journée de jeudi devrait par ailleurs permettre de rassembler les débris encore dispersés sur les lieux de la catastrophe: morceaux de bagages, objets personnels des passagers ou débris des deux avions impliqués dans la collision à quelque 11 000 mètres d’altitude.

L’examen des boîtes noires va commencer

Les enquêteurs ont commencé à étudier les boîtes noires des deux appareils, qui ont été retrouvées toutes les quatre.

Quinze experts russes et quatre enquêteurs suisses, envoyés par le Bureau fédéral d’enquête sur les accidents d’aviation (BEAA), doivent participer à l’enquête. Ils n’ont qu’un statut d’observateurs mais peuvent assister à toutes les dépositions liées à l’enquête.

Citant un enquêteur russe non identifié, l’agence d’Etat RIA Novosti a affirmé que les pilotes de l’avion russe qui a percuté le Boeing avaient demandé aux contrôleurs de Skyguide quelle direction ils devaient prendre. Ils auraient reçu une réponse 40 secondes avant la collision.

L’équipage, lui-même alerté par son système automatique d’alarme (TCAS), aurait prévenu les aiguilleurs environ une minute et demie avant la collision.

Aiguilleurs suisses montrés du doigt

Au lendemain de la catastrophe, la Russie a mis en cause les aiguilleurs du ciel suisses qui auraient prévenu trop tard les deux avions du risque de collision. De son côté, Skyguide, chargée du contrôle aérien de la zone du sud de l’Allemagne où s’est produite la collision, a reconnu n’avoir donné l’instruction de descendre à l’avion russe que 50 secondes avant l’accident.

La société suisse a cependant assuré que les pilotes russes avaient réagi tardivement à ses appels répétés. Skyguide avait également mis en question le fonctionnement à bord de l’avion russe du système TCAS.

Skyguide en question

Indépendamment de la catastrophe de lundi soir, le Bureau fédéral d’enquête sur les accidents d’aviation à Berne avait publié le 26 juin dernier un rapport sur les lacunes du système radar de Skyguide.

Etabli à la suite de trois quasi-collisions survenues durant les années 1998 à 2000, le rapport relevait des problèmes de précision du système radar et de non-respect des exigences d’Eurocontrol concernant l’affichage du temps universel sur les données radar.

Ciel unique

Sur les ondes de la radio ARD, le ministre allemand des transports Kurt Bodewig a souhaité la création d’une entité de contrôle aérien unique en Europe. L’Allemagne soutient depuis des années un tel projet.

Si son homologue helvétique Moritz Leuenberger considère l’idée comme «ancienne», il la trouve intéressante. Elle n’a cependant rien à voir avec l’accident, a-t-il estimé, lors d’un entretien avec le quotidien Blick.

swissinfo avec les agences

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